Immigrationnisme ou régulation de l’immigration ?

 

 

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François Gemmenne  chercheur et enseignant en sciences politiques à l’Université de Versailles et à l’Université de Liège, expert associé au CERI – Sciences Po, et spécialiste des politiques migratoires était l’invité de  Marc Voinchet sur France Culture, l’autre matin. Il y a défendu l’idée que l’immigration, quelle qu’en soit la forme: regroupement familial, clandestine et qualifiée ou pas, loin d’être un problème, est une  chance, pour la France ( ce qui ne fait pas consensus ! ) et les migrants ( ce qui est évident ! ). À son dire,  les chiffres montreraient que, « globalement », l’immigration est un facteur de croissance et de richesse pour les sociétés de destination. L’argument avancé ( 33mn04s de la vidéo jointe )! Dans une société de services, toute augmentation de population créée de l’emploi, de la richesse et du pouvoir d’achat. Vrai, mais à la condition de préciser dans les seuls « services liés à la personne » : grande et petite distribution, logement etc …  Le Languedoc-Roussillon est un bon exemple de ce type  de société exclusivement centrée sur ce type de services: sa démographie positive dépend d’un solde migratoire excédentaire et elle affiche de ce fait des taux de créations d’emplois supérieurs à la moyenne nationale; mais sa richesse par habitant et son taux de chômage la placent au dernier rang, devant la Corse ! , des régions françaises. Une bonne représentation de ce que serait un pays dont l’économie dépendrait exclusivement – je dis bien exclusivement – de ce type de services à la personne . En suivant cette même ligne de pensée, on pourrait tout aussi bien affirmer que l’augmentation du nombre de chômeurs est une bénédiction économique car elle crée de l’emploi  dans les organismes de formation  ( des centaines émargent au budget du Conseil Régional de ma région )  et à pôle emploi, notamment ; que le vieillissement de la population est une ressource qu’il faut faire fructifier, pour le plus grand bénéfice des professionnels et du secteur de la santé ; que les curistes sont des vecteurs à haute valeur ajoutée pour des territoires enclavés et les populations qui en vivent, etc, etc … Chiffres à l’appui, et en raisonnant de manière abstraite et globale,  il est prouvé, qu’en Languedoc Roussillon, un chômeur en formation, une personne âgée en maison de retraite, un curiste en villégiature ou un immigré régulier ou pas maintiennent ou créent de l’emploi… Et alors dirais je ! Et alors qu’à trop vouloir prouver la justesse de thèses et d’arguments immigrationnistes, et conséquemment     multiculturalistes, on finit, sinon par prouver le contraire de tous les raisonnements et chiffres avancés, en tout cas la légèreté de certains d’entre eux et non des moindres. Pour y voir un peu plus clair, dans ce débat récurrent, confus et pollué par des positions idéologiques tranchées, j’attends un face à face honnête et sérieux entre monsieur Gemmenne et madame Tribalat… Aura-t-il jamais lieu ?

 

PS: Ecouter , ou lire la chronique de Brice Couturier, sur ce sujet, présentée au cours de cette même émission. P-A Taguieff aussi !

 


Les matins – Droit du sol, droit du sang, droit… par franceculture

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