La crise sanitaire agit comme un révélateur de nos propres déficiences civiques…

     

C’est d’une grande banalité que de l’écrire, mais cette crise sanitaire de grande ampleur, comme tout état détresse collective, social et politique, révèle d’une manière presque caricaturale certains traits de caractère propres à notre nation, aux individus qui la composent. Notamment cette façon très singulière de concevoir la liberté ; et d’en faire usage sans considération aucune pour celle de nos voisins, des plus proches au plus lointains, ni souci des conséquences, directes ou indirectes, dans son exercice. Un goût et un attrait tant vantés et promus pour les libertés, mais sans aucun sens, ou presque, de nos responsabiltés, en l’occurence pour la santé et la vie de nos concitoyens ; avec les résultats dramatiques, hélas ! que nous ne manqueront pas de constater bientôt, c’est à dire trop tard. Les images d’attroupements et de files d’attente, de réunions, de groupes allongées sur les plages ou les gazons… diffusées par toutes les chaînes de télé, alors que  le Président de la République, dans son discours à la Nation, samedi, appelait à l’auto discipline et à la prise en charge par chacun de la santé et de la vie de tous, en respectant des consignes de sécurité comportementales massivement communiquées, étaient, de ce point de vue, particulièrement édifiantes. Ce soir encore, sitôt les mesures complémentaires de confinement drastiques annoncées, des micro-trottoirs nous montraient des familles entières quittant Paris pour la province ; des familles qui, se faisant, prenaient le risque d’ouvrir de nouveaux foyers de contamination. Et que peuvent donc faire des pouvoirs démocratiques, dans ce genre de situation, quand l’esprit de responsabilité vient à manquer, sinon contraindre les libertés, celles d’aller et de circuler principalement. Avec cependant toutes les limites qu’imposent, et fort heureusement, nos démocraties. Nous y sommes ! Il n’empêche – nous ne sommes pas en Chine ! – qu’au moment où j’écris ces lignes – il est presque minuit – j’aperçois au travers de ma baie, dans la rue, plus bas, deux très jeunes filles se tenant par la main. Plus tôt à la radio, un médecin expliquait pourquoi les jeunes gens étaient de véritables « bombes virales » et les gens de mon âge des cibles idéales. Comment ne pas désespérer de l’intelligence et de la probité de nos concitoyens, me disais-je ! Comment une démocratie digne de ce nom peut-elle s’épanouir quand l’esprit de responsabilité n’habite plus le coeur de ceux qui jouissent des droits et libertés qui la fondent ? Faut-il alors y vivre en clandestin ? Vivre et voyager dans sa « chambre » pour n’avoir pas à souffrir de l’inconséquence des hommes ?

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