« La vanité et la crainte du ridicule sont les traits les plus saillants du caractère français. »

 
 
 
 
 
 
Dans « L’Âme Française ou la Mesure de l’Espace », l’un des grands chapitres de son livre : « Découverte de l’Archipel » (1932) *, qui commence à la page 61, Elie Faure note, dans un style généreux, pour ne pas dire gourmand, ceci – qui sont les premières lignes – :
« La vanité et la crainte du ridicule sont les traits les plus saillants du caractère français. C’est étrange, à coup sûr, la vanité étant, neuf fois sur dix, la source du ridicule. Mais c’est ainsi. C’est ainsi parce que le Français surveille la vanité des autres, qu’il tourne en ridicule dès qu’il a pu la saisir. Mais non la sienne propre que tourne en ridicule son voisin. Voilà ce que c’est que d’être le peuple de la terre aimant le plus la vie en société, la conversation ou la mode. Chacun, ici, use on temps à observer ce qui se passe à l’extérieur d’autrui, non à l’intérieur de lui-même. Il n’est pas de pays où l’ont voie de plus fines pailles dans l’oeil de celui qui est de l’autre côté de la table, mais où la station la plus prolongée devant le miroir soit aussi impuissante à révéler de plus grosses poutres dans le sien. « On ne la fait » pas aux Français, mais il croit aux miracles de Lourdes. »
 
* Au sommaire de cette édition de 1991 (Archipel-First), figure aussi un remarquable dialogue introductif entre Edmond Jabès et François Rachline.
 
Illustration : Bouvard et Pécuchet, les précieux ridicules revus par Jérôme Deschamps.

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