Label ID, l’exemple même d’un dossier mal traité par la municipalité…

Présider une association qui ne soit pas le faux-nez d’un pouvoir municipal (ou départemental ou régional…) n’est pas chose facile. Son représentant est toujours, de fait, coincé entre le désir d’un maire et de ses équipes d’en faire un « obligé » et celui d’affirmer sa volonté d’indépendance – et sa loyauté envers les premiers. (L’attribution ou la suppression d’une subvention à ce types d’organismes étant le moyen par lequel s’exprime cette subtile et complexe dialectique, ce « jeu de pouvoirs. ») Une relation et une situation très défavorable, évidemment, pour des associations aux faibles taux d’autofinancement, à l’exclusion néanmoins de celles dont les responsables entretiennent des rapports « d’affinités » de toutes sortes – politiques notamment ! – avec la collectivité pourvoyeuse de financements. Inutile de préciser que le clivage gauche droite est indifférent à cette banale réalité… Le cas de Label ID (1) est intéressant à évoquer, car voilà une association qui depuis 1992 a été soutenue et aidée financièrement par les maires successifs de Narbonne, divers-droite et PS : Hubert Mouly, Michel Moynier, Jacques Bascou, et encore l’année dernière par Didier Mouly, mais qui vient d’être brutalement informée qu’elle ne le serait plus en 2017 et 2018. Les raisons invoquées, et publiées dans les journaux locaux (sans démentis !), étant que cette association serait financée à 100% par « des deniers publics » (ce qui, après vérification, est tout bonnement faux : en 2016, le montant des subventions de la Ville, du Conseil Départemental, du Conseil Régional et du Grand Narbonne représentait environ 40% de ses recettes…) et que ces aides publiques « aideraient directement ou indirectement une entreprise privée, en l’occurrence le dB (2)  (ce qui, si cet argument était la règle, priverait d’aides municipales – chiche ! – les concerts et spectacles organisés au Château de l’Hospilalet, à l’abbaye de Fontfroide, au domaine de la Ramade… dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils concourrent directement et indirectement à la promotion commerciale des entreprises privées propriétaires des lieux). Je passe vite aussi sur le prétexte de  la baisse des dotations de l’État aux communes, en particulier, et celle des impôts locaux, de manière générale, voulues par le maire qui, pour être significatives et compensées, nécessiteraient en effet de s’attaquer sérieusement à des dépenses autrement plus importantes, en investissements et fonctionnement, que celle concernant des associations comme Label ID (30 000 euros viennent de lui être retirés par la Ville !). Bref ! d’avoir une véritable stratégie de réduction des coûts qui implique, il est vrai, une claire définition des priorités et des choix faits en conséquence, dans une démarche participative et respectueuse des acteurs locaux, la plus ouverte possible. L’exemple donné par le sort fait à Label ID – si j’en crois la première déclaration de Didier Mouly qui affirmait n’être pas informé de la décision le concernant prise par son seul adjoint à la culture, monsieur Penet, pour, le lendemain, signer un communiqué commun avec ce dernier –, dénotant, elle, au contraire, un comportement où l’improvisation, si je puis dire, est élevée et promue au rang d’une politique culturelle cohérente et réfléchie. Mon sentiment, finalement, est que cette décision municipale traduit plus le dépit éprouvé envers Label ID  pour avoir transféré ses concerts de musique en direction d’un public « jeune » du Palais du Travail (propriété de la Ville) dans une « salle » privée : le dB (3), que le résultat d’un arbitrage, disons équilibré. Manifestement, la recherche d’une relation coopérative, pacifiée et raisonnée n’était pas à l’ordre du jour dans le traitement de ce dossier et le résultat que nous connaissons laisse, hélas ! , une impression de légèreté, pour ne pas dire plus… et de gâchis…

(1) LABEL ID, c’est : 600 artistes programmés en 3 saisons ; un bœuf/rencontre tous les mercredis ; un accompagnement pour les artistes locaux ; des partenariats associatifs ; des concerts à Narbonne etc.

(2) Pour plus de détail, lire l’article de l’Indépendant en cliquant sur (ici).

(3)Transfert justifié par des raisons techniques pourtant connues de tous.

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