Le bouffon de Faust.
Le bouffon, dans Faust:
« C’est bien, je fais grand cas du génie et de l’art :
Usez-en, mais laissez quelque chose au Hasard,
C’est l’amour, c’est la vie… on se voit, on s’enchaîne,
Qui sait comment ? La pente est douce et vous entraîne ;
Puis, sitôt qu’au bonheur on s’est cru destiné,
Le chagrin vient : voilà le roman terminé !. . .
Tenez, c’est justement ce qu’il vous faudra peindre :
Dans l’existence, ami, lancez-vous sans rien craindre ;
Tout le monde y prend part, et fait, sans le savoir,
Des choses que vous seul pourrez comprendre et voir !
Mettez un peu de vrai parmi beaucoup d’images,
D’un seul rayon de jour colorez vos nuages ;
Alors, vous êtes sûr d’avoir tout surmonté ;
Alors, votre auditoire est ému, transporté !…
Il leur faut une glace et non une peinture.
Qu’ils viennent tous les soirs y mirer leur figure :
N’oubliez pas l’amour, c’est par là seulement
Qu’on soutient la recette et l’applaudissement.
Allumez un foyer durable, où la jeunesse vienne puiser des feux et les nourrir sans cesse :
A l’homme fait ceci ne pourrait convenir,
Mais comptez sur celui qui veut le devenir. »
Faust / Goethe / Emplacement 59 sur ma Kindle
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