Le centre-ville de Narbonne en quête d’un vrai plan d’aménagement. | Contre-regard.com

une-independant-14-11-2016


La « Une » de couverture et deux pages sur les politiques de sauvegarde et de promotion des centres-villes dotés d’un patrimoine historique remarquable, dans l’Indépendant du jour. Le prétexte : la biennale du patrimoine urbain mercredi dernier, à Carcassonne , avec au programme «  la reconquête des centralités ».

Et cette remarque d’Olivier Poisson, conservateur général du patrimoine, dans son intervention, qui résume bien la situation : « Les urbanistes anglais nous admirent, paraît-il, pour la richesse de notre patrimoine urbain, mais s’interrogent sur son déclin. Ils nous demandent : quel est votre plan ? » Là est en effet la question. Prenons l’exemple de Narbonne. A-t-il jamais existé un plan d’ensemble d’aménagement urbain – habitat, commerces, espaces publics, plan de circulation, etc… – prenant comme point d’appui principal la sauvegarde et la valorisation de ses grands « objets patrimoniaux » : Palais des Archevêques, Cathédrale Saint-Just, Saint Paul, Lamourguier, Canal de la Robine… ? La réponse est dans la question: non ! Entendons-nous bien, je veux dire un plan qui ne peut être réalisé que sur plusieurs mandats et qui, de ce fait, nécessite un consensus entre les grandes forces politiques en situation de gérer la Ville. Un plan où seraient posées des « problématiques » – pour reprendre le jargon des « aménageurs » – du style : faut-il libérer l’ensemble monumental du centre-ville des services municipaux pour ne le consacrer qu’à sa seule vocation culturelle ; comment créer un axe de « circulation » attractif de la Médiathèque au Murena, par la valorisation des abords du canal de la Robine – prolongement des Barques – … Et que constate-t-on en l’absence de ce genre de stratégie « partagée » sur la longue durée . He bien une politique de « coup » urbain par mandat : salle multimodale aujourd’hui… ; des rénovations de trottoirs et de chaussées aux matériaux et aux couleurs choisies par les municipalités, et leurs ingénieurs, successives ; un mobilier urbain disparate – trois ou quatre variétés de lampadaires… – ; des « pétassages » de-ci de-là… Quel est donc en effet notre plan, et qui prendra donc enfin l’initiative de faire travailler sur toutes ces questions de vrais urbanistes -designers ? Avec une condition préalable, cependant : qu’ils soient extérieurs à notre cité. Le seul moyen pour sortir d’une culture de l’entre-soi dans laquelle se nichent les conservatismes et les intérêts les plus divers – je n’insiste pas !


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Commentaires (4)

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    Joel Raimondi

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    OUi Monsieur Santo tout est dit et bien dit dans votre article ! Narbonne comme Carcassonne donnent l’image de ville sans pilote…et sans programme d’aménagement concerté … Il n’est qu’a voir les sens de circulation qui changent a chaque mandat !!! et l’état des trottoirs rendant tout déplacement avec des poussettes ou des cannes « impossible » … Il serait intéressant de regarder ailleurs (Bordeaux ? Dijon ?) qui ont su rénover leur centre ville sans parler des villes du Nord de l’Europe … A quand une concertation aboutie impliquant les élus, les citoyens, les experts ?

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    Matinez

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    Voilà qui n’est pas nouveau .Voici quarante ans une revue régionale faisait les mêmes observations. En réalité le problème vient du fait que nos élus font de la politique parce que dépourvus de compétences techniques. Et quant un technicien fait des propositions ,il n’est pas compris et tout dialogue devient impossible. Qui parmi les élus est capable de présenter un plan de circulation ? De le comprendre ? Un nom vite !

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      Matinez

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      « et quand un technicien » évidemment.

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    Borras

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    Michel
    Le problème ne concerne pas Narbonne mais bien d’autre villes.
    Je suis consterné par la politique du Maire de Montpellier concernant ville;
    Le centre ville est laissé dans un état de semi abandon avec aucune politique cohérente de circulation et de rénovation.
    Et surtout on construit la ville hors la ville,Mairie,gare ,bureaux et certainement la préfecture de Région qui émigrera à Toulouse.
    La ville se dépeuple de ses activités commerciales et économiques ,cela deviendra une ville musée avec des bars restaurants et des boutiques de souvenirs

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