Le sens profond des crèches de Ménard à Béziers et de Villiers en Vendée!…

imgresLes crèches de la discorde. Après celle du Conseil général de Vendée, interdite par le tribunal administratif de Nantes, c’est la crèche de la mairie de Béziers qui fait scandale. Robert Ménard, le maire de Béziers, avait en effet décidé d’installer ce symbole du Noël chrétien dans le hall de l’hôtel de ville.  L’association de « La Libre Pensée », la même qui avait attaqué le Conseil général de Vendée, prévient sur son blog : « si le Préfet de l’Hérault ne fait pas respecter la laïcité républicaine, la Libre Pensée le fera déférer devant la juridiction administrative. Et gageons que les mêmes causes produiront les mêmes effets. » Le préfet de l’Hérault, Pierre de Bousquet, lui, a envoyé un courrier au maire de la ville, l’invitant à « reconsidérer son projet, dans son principe ou au moins dans ses modalités ». Ce qui lui a valu de la part de Robert Ménard, une réponse dans laquelle il précise avoir inscrit « la crèche dans l’ensemble des programmes culturels de fin d’année ». Ce qui , traduit en termes juridiques, voudrait dire que cet indiscutable signe religieux  serait devenu au fil de l’histoire de notre pays un fait culturel, une tradition, et que sa présence en un lieu public ne pouvait pas être considérée comme une manifestation de prosélytisme religieux contraire aux principes laïques. Cultuel ou culturel? Là est la question. Soyons clairs, personne ne peut prétendre qu’une crèche ne soit pas un signe religieux et que le hall d’une mairie ne soit pas un espace public (public , encore une fois entendu au sens de celui des administrations de l’État, collectivités territoriales et établissements publics compris, évidemment). Dès lors, le Tribunal administratif de Nantes, n’a fait que dire le droit. Et ce n’est donc pas la crèche qui doit faire débat, mais l’espace dans lequel elle est exposée. Ainsi, si les crèches de Béziers et du Conseil Général de Vendée, avaient été installées sur une place publique, espace certes public mais au sein duquel ne peut pas s’appliquer le principe laïque de neutralité, personne, en droit, n’aurait pu en contester le principe. À fortiori  si elles avaient été « vivantes » et temporaires. C’est certainement le sens de la réponse du Préfet de l’Hérault à Monsieur Ménard, l’invitant à revoir ses modalités d’exécution … et, implicitement, à déplacer ladite crèche. L’autre point qui fait problème est le fait que cette initiative  vienne de Messieurs De Villiers et Ménard, et que l’on ne peut pas ne pas l’interpréter en regard de leurs positionnements idéologiques et politiques. Je n’insisterai pas! À la fin, le résultat, assez affligeant, de cette instrumentalisation de signes religieux au service d’intérêt partisans et électoraux, est que ces crèches, dont de nombreux français, sans ou de toute religion, considèrent qu’elles appartiennent, à tort d’un point de vue authentiquement chrétien, à une tradition plus qu’à une Église en particulier, se retrouvent ainsi prises en otage, privées de leur sens profond. Il suffisait pourtant de peu de choses, comme je l’ai précisé un peu plus haut, pour qu’il en soit autrement. Mais, à l’évidence, ce n’était pas l’effet recherché par nos deux protagonistes … Triste en ce temps de l’Avent!

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Commentaires (10)

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    Christian

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    Il y a belle lurette que ces crèches ,même si elles représentent le petit Jésus, sont beaucoup plus un symbole culturel que cultuel. Personnellement d

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      Christian

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      OUPS un bugg !! Je termine.
      Personnellement dans ma jeunesse, les crèches dans les écoles et les mairies étaient choses fréquentes dans cette période et la dimension cultuelle étaient bien plus importante qu’aujourd’hui. Arrêtons de s’inventer des sujets de discorde inutiles sur des traditions (car ce sont des traditions ) qui font partie de notre histoire . Une crèche est plutôt une image de paix et je mettrait bien ce libre penseur à la place de l’âne dans cette crèche , après tout l’âne n’a rien de religieux !!!

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    Casterman

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    Si R. Ménard a mis la crèche à la mairie, ce n’est pas tant pour provoquer ou faire du clientélisme FN, me semble-t-il, que pour simplement réaffirmer notre identité culturelle avec un signe de grande tradition qui touche la plus majorité des citoyens, toutes tendances confondues. Quel mal y a-t-il à faire cela pour réaffirmer notre identité et les racines chrétiennes de la France ?

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      Michel Santo

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      La question ne se pose comme cela, Monsieur, qui pourrait être contre ? Dans mon billet je suis pourtant explicite sur ce point… Monsieur Ménard savait parfaitement bien qu’il se plaçait en dehors du droit et que le préfet ne pouvait pas ne pas intervenir pour le lui signifier. Il se plaçait dés lors dans la posture avantageuse d’une victime politique défendant une tradition française . Tout cela était parfaitement calculé afin d’en tirer le maximum de bénéfices politiques… Comme je le dis dans mon billet si sa véritable intention était de marquer ce mois de Noēl par une manifestation ou un signe culturel de notre tradition, il pouvait prendre celui là et le présenter ailleurs,sans qu’il perde de sa force symbolique… Bien cordialement

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    coupeaux gerard

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    bonjour Quand la maire de paris organise une soirée festive pour le debut du ramadan ,c’est considere comme un evenement culturel par manuel valls lui même ,quand il s’agit d’une creche on dit religieux, gouvernement de baudruches a deja changé le nom des vacances scolaire pour « ne pas choquerune communauté » ,jusque a quand allons nous nous deculotter et tolerer de telles bêtises ,

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      Michel Santo

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      Gérard! Certes pour la mairie de Paris, certes , certes… mais s’il convient de critiquer sévèrement le fait que ni Valls, ni le Préfet de Paris n’aient interdit cette manifestation, on ne peut prendre appuie sur cet évènement pour le justifier dans d’autres enceintes publiques et pour d’autres « spectacles » chargés de lourds symboles religieux, comme ceux de l’islam, en l’occurence. Car défendre Monsieur Ménard et sa crèche dans son hôtel de ville, c’est évidemment défendre aussi Madame Hidalgo et sa « fête » pour l’ouverture du ramadan, dans ses salons municipaux… ce serait aussi modifier les lois laïques qui régissent note société. Qui le souhaite? pas moi en tous cas… Bon dimanche de l’Avent!

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      Ciara

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      Ce n’est pas parce que mon voisin est un voleur que cela me donne pour autant le droit de voler. De plus, il y a une nuance : il n’y a pas à proprement parler de rite religieux ou d’utilisation de symboles religieux durant la soirée. Il s’agit d’un repas et d’un concert.

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        Michel Santo

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        Certes, vous avez raison en droit… Mais foin d’hypocrisie,une soirée tout de même placée sous le signe de l’ouverture du Ramadan… Croyez vous sincèrement qu’une telle soirée est concevable , et serait promue, pour le Carême catholique ou un quelconque autre moment clef d’une quelconque autre religion? Je ne le crois pas. C’est cette asymétrie cultuelle et culturelle qui devient de plus en plus insupportable aux yeux de nombreux français de toute obédience politique ; et qui renforce les courants extrémistes et xénophobes. De ce point de vue, la Libre Pensée joue les  » idiots utiles » de ceux qui en engrangent les bénéfices électoraux….

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          Ciara

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          Vu qu’il est question de décision de justice, il me paraît difficile d’ignorer l’aspect légal de la chose. Certes, la loi est parfois inadaptée mais on ne peut pas demander à la justice d’aller plus loin que le droit. Par contre, j’ai cru comprendre que la mairie de Paris organisait des événements aussi vis-à-vis d’autres religions.

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    coupeaux gerard

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    Bonjour – La crèche fait de la résistance . les santons de Bézier ne seront pas démontés .le tribunal administratif a jugé hier qu’il n’y avait pas urgence a statuer (bonne choses)
    or ,le juge a estimé que la notion d’urgence n’existait pas! sur ! l’origine public ,n’etait pas constitué (on juge plus tard ok!!)- coupeaux – gerard

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