Les mots et leur contexte.



Que les derniers propos de Georges Frêche sur Laurent Fabius soient démagogiques et gras comme ceux qu’il distribue généreusement devant des auditoires serviles et conquis d’avance, sans doute. Je ne manque jamais de les rapporter ici. La grossièreté populiste pour gagner des parts de marché politique et la servilité intéressée qui en justifie l’usage m’insupportant au plus au point. Mais, aujourd’hui, peut-on, avec sa sortie sur la « tronche » de L. Fabius l’accuser, comme de nombreux dirigeants du PS le font explicitement, d’antisémitisme. Les inconditionnels de ce personnage, il en existe de nombreux en Languedoc Roussillon par crédulité, intérêt, fascination ou soumission psychologique, le nient et s’insurgent. Leur « idole » serait, à l’inverse, une pauvre victime innocente « objet d’une grossière manipulation orchestrée par d’odieux dirigeants socialistes »,  » parisiens  » de surcroît. Une exécution scandaleuse, nous disent-ils, avec, pour seul et dérisoire attendu, une « banale et inoffensive phrase » sur la tête d’un des leurs qui ne serait pas catholique (la tête !). Une ligne de défense maintenant bien rodée faisant valoir l’innocence quasi ontologique de leur « grand homme ». Mais qui a comme revers, si je puis dire, de mettre en relief ou sa bêtise (il ne se rend pas compte !) ou son mépris (tous des cons !). Sur le mépris, n’insistons pas, il le revendique fièrement. Quant à sa bêtise, se serait faire injure à son intelligence, qui est bien grande. Car ce monsieur, élevé chez les «  Mao », sait, lui, que les mots, les formules, les adages et autres « expressions populaires » ne sont pas neutres. Qu’ils prennent tout leur sens dans le contexte où  ils sont prononcés. « Une tronche pas très catholique » jetée à la face d’une Martine Aubry élevée chrétiennement, par exemple, n’aurait, à l’évidence, pas produit un tel tumulte. A l’inverse, la même « appréciation » portée par J.M Le Pen sur une personnalité musulmane ou juive aurait, n’en doutant pas, soulevée le cœur de l’ensemble des « consciences ». Même celle de Georges Frêche et de ses adorateurs ! Aussi, sans me prononcer sur le procès en « antisémitisme réel » que lui font les dirigeants du PS, force est de constater, qu’ en la circonstance, dans cette traque à l’électeur désormais lancée, ce qui ne peut lui être dit lui est ouvertement suggéré en jouant sur les situations, les personnages et les mots avec tout ce qu’ils peuvent charrier de fantasmes et de haines tapies dans les recoins de toutes les « communautés » politiques, ethniques ou religieuses. Tout en les arrosant de généreuses subventions…au point de les rendre complètement schizophrènes.A ce jeu là, notre « artiste » de la manipulation psychologique, est un maître. Et on l’aime, claironne-t-il. Une expression populaire, elle aussi, toujours proférée par les grands et petits autocrates…Qui s’aiment tant!

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