Les raisons du choix de Valls méritent mieux que de vaines insultes !

Illustration : Manuel Valls, Premier ministre de mars 2014 à décembre 2016, à l’Assemblée nationale en décembre 2015. Photo : afp.com / Dominique Faget.


À l’inverse des commentaires à usage tactique des soutiens d’Hamon et du cercle des frondeurs autour de lui réunis, la position de Valls et son choix de voter au premier tour pour le candidat d’En Marche, me semble la seule voie capable de sauver ce qui restera du PS aux législatives, et après. Je m’explique ! Et d’abord évacuons ce que l’on lui fait dire, et qu’il n’a pas dit. Pas question de ralliement, ni de soutien mais simplement la décision de voter pour le candidat Emmanuel Macron d’entrée de jeu. Une décision qui prend acte du rapport des forces à gauche et de l’enkystement de Benoît Hamon sur une ligne politique qui ne lui permettra pas de figurer au second tour, d’une part ; et de la menace d’une extrême-droite lepeniste, combinée à la consolidation de l’électorat filloniste, qui, de son point de vue, porte le risque très élevé d’une élection de Marine Le Pen au second tour, d’autre part. Voilà pour le constat. Difficilement contestable, vue de « gauche » ! Deuxième analyse de l’ancien premier ministre : dans l’hypothèse ou Macron serait élu, il n’obtiendra pas dans la foulée, comme il le croit, de majorité absolue à l’Assemblée – ce que je pense aussi : cf billets précédents sur ce sujet. En conséquence, la vraie bataille, pour le PS, du point de vue de Manuel Valls, se fera sur le terrain des législatives. La majorité des députés sortants ayant obtenu l’investiture du PS, de tendance Hollandienne ou appartenant au Marais, Manuel Valls parie sur suffisamment de gains électoraux pour constituer un groupe parlementaire conséquent autour de sa personne. Ainsi, il pourrait faire l’appoint de son groupe à Macron, lui donner une majorité et reprendre ainsi une position politique stratégique au sein d’une gauche et d’un PS « en morceaux ». Toutes ces raisons expliquent, me semble-t-il, que, dans ces circonstances exceptionnelles, il ait pris le risque d’une telle position si contraire aux intérêts du candidat officiel du PS. À l’évidence, il n’est pas le seul, sous les insultes, à confondre l’intérêt politique des frondeurs et de Hamon avec l’intérêt supérieur de son parti. Jouant le coup d’après la présidentielle, il pense être ainsi le seul en capacité de sauver les meubles et les restes du PS ; et de conduire sa rénovation…

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Commentaires (9)

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    coupeaux

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    Le gouvernement provisoire et la quatrième république (1944 1958) difficilement adoptées
    après deux référendums (voilà se qui se passera dans les prochains mois avec MACRON …

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    Alphonse MARTINEZ

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    De nombreuses questions se posent concernant l’avenir de la France . Inutile d’être un fin politique pour comprendre que sous un Macron la France serait ingouvernable . Entre Madelin et Robert Hue , c’est la cohabitation entre la carpe et le lapin . Le risque Le PEN ? Oui en effet ,il y a un risque ,mais cela peut-il être pire que les 40 années passées ou les gouvernements successifs ont mis la France à genoux ? Si nous continuons avec les mêmes que va devenir notre Pays Michel ?? Révolution ou guerre de religion ? Quel choix voulez-vous laisser à vos enfants ??? Quelle peurs devons nous affronter ??

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      Michel Santo

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      Si je suis sûr d’une chose Alphonse, c’est que je ferai tout ce qui est en mon modeste pouvoir pour barrer la route au
      FN… Son programme, ses valeurs, son histoire, ses mots, son ton, tout chez elle et ses amis sont à l’opposé des quelques et rares certitudes qui fondent ma participation à la vie politique et intellectuelle de ce pays…

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    Robert

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    Messieurs, le pays est anesthésié par ses institutions, son modele politique, il est fracturé par les discours de tribun qui s’engouffrent dans ses faiblesses. Il faut se réinventer et se dépasser. Le pays est déjà ingouvernable (frondeur, extrémisme, défiance. ..). Ne mettons pas nos maux actuels ou futur sur le dos de Macron.

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    Verel

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    Les gens qui ont des certitudes sur le résultat des élections de juin sont bien sûrs d’eux. Quelque soit le vainqueur de la présidentielle, rien n’assure qu’il aura la majorité à l’Assemblée, même si depuis 1981, les Français ont toujours accentué aux législatives leur vote de la présidentielle
    En cas de victoire d’Emmanuel Macron le 7 mai, les candidats d’En Marche devraient bénéficier de cette prime, ainsi que de l’avantage en termes de reports du fait d’être au centre du jeu politique. Par ailleurs, il n’est pas sur, au regard de ce qui se passe depuis 6 mois, qu’il y ait une quelconque prime au sortant : les électeurs semblent vouloir de nouvelles têtes

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      Michel Santo

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      « Les gens qui ont des certitudes sur le résultat des élections de juin sont bien sûrs d’eux. Quelque soit le vainqueur de la présidentielle, rien n’assure qu’il aura la majorité à l’Assemblée, même si depuis 1981, les Français ont toujours accentué aux législatives leur vote de la présidentielle » C’est bien ce que je dis !

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    coupeaux

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    le seul qui aura la majorité au legislative s’il passe !!!F – FILLON………….vive le LR..

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    DECU

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    En parcourant votre site, je tombe sur ce post, et ses commentaires.
    Quelles analyses en atirer, pour son auteur et les commentateurs?
    Que diriez vous de la position actuelle de M. Valls?

    La mienne : j’userai d’une bonne vieille maxime  » Il y a une justice » M. Valls n’est plus rien, et peu de chance qu’on fasse appel á lui de nouveau.
    Mais il appelle une autre maxime  » il n’y a de la chance que pour la canaille » , en effet ses propres électeurs, comme ceux d’un Balkany, et d’autres se sont empressés de lui accorder leur confiance. ( bien sûr Balkany et Valls ne sont pas a comparer sur le type de méfaits ).

    Au delá de sa personne, Valls représente, comme Macron, et bien d’autres ( surveillez Darmanin) leur propre parcours et désir de rester dans les livres. Certains réussissants mieux que d’autres, sans pour autant avoir des actions d’eclat á leur actif.
    Mais bien au contraire en se conduisant comme des participants d’ émissions de téléréalités, au risque de n’avoir plus qu’un 1/4 d’heure de célébrité a l’echelle de l’histoire de France! N’est pas De Gaulle ou Miterrand qui veut.

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      Michel Santo

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      Nostalgie quand tu nous tiens ! C’est vrai que l’époque n’est plus aux « grands hommes » aux « héros ». C’est vrai ! Cela dit Mitterand est plutôt un produit de transition, si je puis dire, comparé à De Gaulle en tout cas !

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