Les touristes ont enfin quitté les lieux. Je sais qu’il est inconvenant de le dire, mais j’en suis « heureux ».

   

Mercredi 1 septembre. Les touristes ont enfin quitté les lieux. Je sais qu’il est inconvenant de le dire, mais j’en suis « heureux ». Que leur présence, en nombre, durant cette période estivale soit « utile » à l’économie locale, je l’admets, mais à mon goût, elle est aussi une nuisance, disons, pour aller vite, esthétique.

Au sens général du terme, j’entends. Dans ces deux mois d’été, le paysage de nos villes , villages et stations littorales prend en effet un air d’immense centre commercial et de parc de loisirs.Trop de monde, trop de bruit.Trop de tout qui m’amène souvent à brasser d’amères pensées sur les tendances grégaires et prédatrices de mes contemporains. Rien n’échappe à leur insatiable appétit, aucun coin perdu dans l’espace, comme en témoignent canettes, sacs en plastique et autres déchets humains semés sur les sentiers de randonnées ou en plein milieu d’une zone humide acide et protégée. Pensées amères et parasites que je m’efforce toutefois de combattre tant elles nuisent au plaisir de moments de vie qui ne manquent pas d’advenir au gré d’une rencontre ou d’une observation attentive des hommes et des choses. Comme ce matin encore quand l’espace semble plus large et profond ; et que le temps respire au rythme lent des vagues. On entendait même leur bruit, un bruit pur, dans un silence parfait. Il était 8h.50 ! Et pas une « âme » sur ce parcours improvisé. Un peu plus tôt, j’avais vu un vol de martinets au dessus des premiers toits de Narbonne-Plage. Certains tournaient bas. Sans doute des retardataires, venus de très loin. Une colonne de soleil formait sur la mer un triangle brillant de mille étoiles. Une fine traîne nuageuse filtrait ses rayons. L’air était doux. J’ai plongé dans ces eaux mêlées de lumière. Au ras des vagues, l’horizon était couleur d’opaline nacrée. Je n’éprouvais rien d’autre que le sentiment d’être le monde même, accordé à son souffle, à son balancement, et ressentais ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons conscience de la beauté et du bonheur. Des instants rêvés, hors de portée du langage ordinaire. « Seul un poète pourrait en donner quelques images », me disais-je. L’imagination de qui lira ces quelques lignes, aussi. Peut être !

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Commentaires (4)

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    clodoweg ( clodoweg

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    La propension à laisser trainer des déchets partout est l’un des aspects les plus irritants de l’Humanité.
    Sauf, peut-être, pour les archéologues.

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    Bachelot Bernard

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    Merci Michel pour vos contre-regards que j’apprécie d’autant plus que je partage vos jugements.
    Pour ma part, j’écris quelques pages dans mon journal qui ont la même tonalité. Aussi serai-je heureux, après la rentré en octobre, de partager quelques instants d’échange avec vous.
    Amitiés
    Bernard

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      Michel Santo

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      Oui ! Bien entendu. À très bientôt ! Amitiés

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