Lettre à un ami « philosophe » apporteur zélé de lumières à nos consciences opprimées…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cher ami !
Je ne m’en étais pas encore rendu compte jusqu’à ce que ce matin enfin je vous lise. Soyons précis : que je lise un commentaire d’une de vos amies publié sur votre page Facebook ; et fort positivement «liké» par de longues et brillantes cohortes, disons, pour aller vite, « d’intellectuels » : professeurs de philosophie, à la retraite ou pas, gens d’esprit et de lettres etc. Ce qui donnait un large crédit à « votre amie » ainsi qu’à son propos ; et ne pouvait qu’entraîner mon esprit jusqu’ici perdu dans de profondes ténèbres idéologiques vers les cieux d’une pensée pure, parfaite et authentiquement libératrice – du Covid et du reste… Mais comment donc ai-je pu être à ce point aveugle, frappé de terreur que j’étais par ce pouvoir déterminé à faire régner la peur au sein de notre communauté nationale ; et ce dans le seul but de briser sa résistance à «l’ordre établi» ? Et comment ai-je pu ignorer si longtemps, pour en venir à ces phrases qui, ce matin, ont illuminé durablement ma conscience, – matin entre parenthèses nuageux et pluvieux  –, que j’habitais dans un pays : « où l’on ment éhontément aux gens, où l’on mutile des manifestants, où à la tête du conseil constitutionnel siège un type impliqué dans un énorme scandale sanitaire, où les politiciens ont des conflits d’intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques, où les corrompus ne quittent jamais la vie politique et où l’on prive les citoyens d’accès à l’espace public ? » Il faut cependant que je vous fasse un aveu. Depuis, ces fulgurants « traits de lumière » signalés par vous, ne font hélas ! qu’attiser ma douleur existentielle. Ils épuisent aussi le peu qui me reste de mes anciennes facultés intellectuelles tant elles se sont révélées inaptes à saisir l’infâme dictature sous la férule de laquelle je vivais dans l’inconscience la plus totale. Je souffre, croyez-le, mais je vous en suis néanmoins fort reconnaissant. Oui ! Car au terme d’une convalescence intellectuelle que j’espère la plus courte possible, je serai, dans la joie, avec vous et tous ces éveilleurs de conscience qui, bravant tous les périls physiques, moraux et politiques qui les menacent, portent haut les valeurs de vérité, de liberté et de solidarité…
Veuillez croire, cher ami, à mes sentiments « philosophiques » les plus fraternels.

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Commentaires (2)

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    Chantal

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    Bonjour,
    Article fort intéressant sur la désolation que représente les réseaux sociaux.
    Est ce que vos « intellectuels » arriveront à déceler l’ironie de vos propos……Là est la question:

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      Michel Santo

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      En effet ! J’ai un doute et ne sais pas si l’antiphrase figure encore dans leur panoplie réthorique. Il semblerait cependant que beaucoup de mes lecteurs sur Facebook apprécient. Bonne journée Chantal.

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