L’Europe est-elle prête à danser le sirtaki?

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Après le temps des promesses de campagne, voilà celui de l’exercice du pouvoir. L’occasion de vérifier la « justesse » – absolue ou relative – du théorème du Bourget énoncé par François Hollande à propos de la « Finance et des Riches » – les majuscules sont volontaires! Le cœur des préoccupations du nouveau gouvernement grec étant le sort de sa dette publique : il exige – ou exigerait, attendons encore un peu pour connaître ses intentions réelles, son annulation partielle. En sachant que l’État français – et non la Finance en général – est exposé à hauteur de 40 milliards d’euros – hors secteur bancaire – et l’Allemagne, à 60 milliards environ».

Que peut faire le tout nouveau Premier ministre Alexis Tsipras. Restructurer sa dette de 320 milliards d’euros par une une «extension du programme de renflouement, ou des échéances»? Bruxelles a déjà dit oui, ce qui me conforte dans l’idée que la négociation entre les deux parties n’a pas attendu le résultat de ces élections pour « borner » le champ des compromis possibles, de manière que les deux parties ne perdent pas la face. François Hollande, lui-même, hier n’a-t-il pas prononcé ces quelques mots lourds de sens: « solidarité avec la Grèce, oui, mais aussi devoir de responsabilité » – je ne garantis pas l’exactitude des mots, mais l’esprit de la phrase, oui! Et il  sait de quoi il parle : je ne vais pas faire ici l’exposé des habillages politiques qui lui permettent encore de faire croire qu’il a réussi à réorienter fondamentalement la politique européenne d’assainissement des finances publiques; et je ne le lui reprocherai pas non plus: il fait de la politique et gère donc aussi des « symboles », ou plutôt un « univers symbolique ». Rien que de très normal!

Il faut savoir aussi qu’une nouvelle restructuration de la dette grecque est sur les tablettes depuis novembre 2012 et qu’il est tout à fait possible de parvenir à un compromis sans générer des pertes en capitaux pour les prêteurs. En réalité, c’est sur les contreparties, que les négociations vont porter. Alexis Tsipras veut dégager des marges de manœuvre pour réorienter la politique budgétaire dans le sens de la relance alors que la troïka – FMI-BCE-UE – souhaite la poursuite de réformes structurelles. Une relance qui comporte un important volet de dépenses de fonctionnement – voir l’excellent article du Monde (ici).

En l’état actuel des intentions affichées ou non, il serait hasardeux d’aller plus loin que ces premières observations. Ce qui est certain, c’est que les négociations s’annoncent de toute façon ardues. Une dernière remarque tout de même: en France, à entendre Marine Le Pen, Dupont-Aignan, Mélenchon, les « Frondeurs » du PS et le PS lui-même, Alexis Tsipras serait l’expression même de leurs grandes options politiques, au plan national comme au plan européen. Un conglomérat bien hétéroclite, à tout le moins, on en conviendra.

La récupération ne fait donc que commencer, et le sirtaki sera souvent dansé lors des élections départementales et régionales, notamment, qui viennent. Et ce jusqu’à ce que soit vérifié la justesse – absolue ou relative – du théorème du Bourget…

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