L’information, c’est comme le glyphosate, poison ou remède, tout est dans la dose…

           

Après un lourd tapis de bombes médiatico-politique sur le « bétonnage » fantasmé de nos littoraux, après que l’Assemblée eut voté un amendement (très encadré) relatif aux désormais célèbres « dents creuses » [1], nous voici à présent soumis à une deuxième vague d’aussi forte intensité concernant le glyphosate et l’autorisation donnée  d’en poursuivre l’utilisation pendant encore trois ans. « Irresponsabilité, mise en danger d’autrui, cancers etc… nous dit-on » ; « on continue à nous empoisonner, à nous tuer à petit feu », rajoute Corinne Lepage. Ciel ! Et de s’appuyer, elle et d’autres, sur une étude du Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) qui classe ce produit comme probablement cancérigène (comme la « viande rouge » !) ;  alors que l’OMS et la FAO, notamment, disent le contraire. Bon ! Mais n’étant pas du genre à avaler n’importe quel produit médiatique, je suis donc allé voir sous l’emballage ce que cachait cette étude du CIRC.  Pour apprendre d’abord que si le CIRC a bien identifié une source (« probable ») de cancer, en effet, il ne rentre pas dans ses attributions de quantifier le risque qui lui est associé, compte tenu de l’exposition à cette source, ce qui est du ressort des agences sanitaires (qui toutes l’autorisent). Qu’ensuite, le CIRC (cet organisme ne s’intéresse pas aux doses mais au caractère absolu de sa dangerosité) met en avant des preuves sur les animaux (des rongeurs) de laboratoire à qui on a fait « boire » (ou qui ont été exposés à) des quantités importantes de glyphosate. Et qu’enfin, il faudrait que je mange 8.5 kg de lentilles, tous les jours, toute ma vie pour atteindre la dose journalière autorisée (2.000 micro-grammes), donc 21 kilos de lentilles cuites. Sachant qu’un français consomme, en moyenne, 1.700 grammes de lentilles par an, le risque est mince. Conclusion ! avant d’avaler tout ce qui nous est présenté sur les gondoles des médias, il convient de lire attentivement les étiquettes. L’information c’est comme le glyphosate, en effet, poison ou remède, tout est dans la dose…

[1] Voir mon billet sur ce sujet : ici Illustration : La Croix . Lire aussi dans le même journal l’article sur ce sujet ici

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