Lire André Blanchard, un dimanche: « Et ne nous faîtes pas honte, hein, votez bien! »

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« Ni fielleux, ni bilieux, il joue jusqu’au bout du rouleau la partition du désespoir gai, du nihilisme fugueur. Il est rare qu’on sente autant, en pleine lecture, la chance qu’on a d’être un lecteur. » C’est pour ces lignes de Beigbeder, que je lis en ce moment, le matin, tôt de préférence, les derniers « carnets 2009-2011 » d’André Blanchard publiés sous le titre « À la demande générale », aux éditions « Le Dilettante ». On y trouve ceci, à la page 101 :

« On sait le tube que l’existentialisme a entonné: « Un homme est ce qu’il fait. » Voyons là-dedans parole de privilégiés, qui peuvent choisir. Grâce à leur portefeuille de naissance, les bobos s’accaparent le centre des grandes villes. En chasser les déshérités ne leur suffit pas. Ils leur flanquent, en guise de billet pour la banlieue, une giclée de morale: surtout, soyez multiculturels, acceptez chez vous les miséreux du monde. Et notre petit doigt de nous rencarder sur leur dernier conseil:

– Et ne nous faîtes pas honte, hein, votez bien. »

Et encore ceci, à la page 155 :

« L’optimiste de garde, il y en a toujours un pour vous passer un savon, enjoint au mélancolique de se reprendre, tape dans le dos à l’appui:

– Allez,  ça ira mieux demain.

– Pour vous de même, si la bêtise se soigne. »

André Blanchard est né en 1951. Il vivait à Vesoul où il faisait « l’ange gardien » dans une galerie d’art. Il y observait paisiblement la fin d’un monde… Il est mort le à Vesoul

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