LR et PS, chronique d’une mort programmée !…

 

 

On ne va pas en écrire des « tonnes ». La dynamique sociale et culturelle et les forces politiques qui en traduisent le mouvement depuis 2017 sont parfaitement identifiées. Et croire que ce bouleversement de grande ampleur ne serait que la conséquence du pouvoir d’un homme, Emmanuel Macron, et de sa seule capacité à instrumentaliser des masses considérables d’électeurs et les dirigeants des ex grands partis dits de gouvernement, est d’une stupidité totale. C’est en effet du niveau des théoriciens bas de gamme de l’univers complotistes, au pire, une manière aussi de se défausser de ses propres responsabilités sans rien remettre en cause de ses orientations et des ses pratiques, au mieux. Ou les deux à la fois, ce qui me semble aujourd’hui le cas. Si le PS et les Républicains sont aujourd’hui pulvérisés, c’est tout bonnement parce que la sensibilité social-démocrate classique, alliée à la gauche de la gauche, et la libérale conservatrice, alliée au centre droit, ne sont plus audibles par les français, et les électeurs. Pendant les deux derniers quinquennats, ces deux grands ensembles idéologiques et politiques étaient déjà, et de fait, coupés en deux par une profonde ligne de faille social libérale ou libérale sociale, comme on voudra, qui rendait leur apparente unité partisane et programmatique totalement artificielle. Et qui, surtout dans l’exercice du pouvoir, en démontrait l’hypocrisie et son peu d’efficacité dans la conduite des affaires publiques. L’apparition de LREM et de son leader, en réalité, n’a été, en 2017, que le moment qualitatif de ce basculement dans une synthèse social libérale qui, aujourd’hui, met les deux anciens partis de gouvernement (qui ont structuré la plus grande partie de la vie politique de la cinquième République) devant un défi quasi existentiel. Le danger est d’autant plus grand qu’il suffirait, à droite, au RN, sous l’influence de Marion Maréchal (et sa prise de pouvoir au sein de ce parti) d’un dernier coup de peigne libéral pour asphéxier les Républicains et condamner ce parti à n’être plus qu’une force d’appoint du RN, ou mourir. À gauche, même destin pour le PS si EELV, sous la direction de Jadot, abandonnait la ligne « gauchisante » habituelle à ce mouvement pour rejoindre celle des Verts allemands, plus ouverte, parce que plus libérale (ce que monsieur Jadot semble bien décider à faire !). Du parti d’Épinay et de ses alliés historiques ne resteraient plus que des miettes, au milieu d’un ensemble de gauche totalement atomisé. Je sais que que tout cela mériterait d’être plus nuancé, mais il semble qu’un nouveau  paysage politique est en train de prendre définitivement forme autour deux grands ensembles : LREM et EELV d’un côté, RN et LR (à l’état résiduel) de l’autre… À suivre !

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