Madame Taubira et le poète !

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Hier, en ouverture du débat sur le projet de loi sur « le mariage pour tous », la garde des sceaux a achevé son discours devant l’Assemblée, au demeurant de qualité, par ces vers du poète guyanais Léon-Gontran Damas ( il fut aussi député ) : « L’acte que nous avons à accomplir est beau comme une rose dont la tour Eiffel assiégée à l’aube voit s’épanouir enfin les pétales. ». Comment dire ! Quand un poète est convoqué dans ce genre de circonstances, sa poésie perd tout son pouvoir d’émancipation spirituelle. Le poète n’a besoin de rien prouver : « sa seule preuve réside dans l’intensité de son émotion » ( M. Kundera ). Et quand son souffle achève le discours d’un ( e ) professionnel ( le ) de la politique, pour orner ou clore son argumentation, il en sort, souvent, pour ne pas dire toujours,  par sa bouche, tristement ridicule. Comme un cygne hors de l’eau. Laissons donc la parole à ce même Léon-Gontran Damas pour conclure : « Citez-m’en / citez m’en un / citez m’en un / un seul de rêve / qui soit allé / qui soit allé / jusqu’au bout du sien propre. » (Névralgies : page 78, Présence Africaine). Le poète a toujours raison: le rêve est son royaume ! Laissez le donc, Madame Taubira, nous faire rêver encore.

 

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Commentaires (4)

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    viet

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    L’autre jour vous déploriez qu’à l’Assemblée on s’insulte et aujourd’hui vous déplorez que l’on cite un poète! Vraiment vous êtes l’éternel insatisfait!

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    Michel Santo

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    C’est vrai!!! Cela dit,il faut lire les poètes et les entendre hors de l’Assemblée. Que voulez vous! quand je l’ai entendu clore son discours, au demeurant, sur la forme, de qualité, par ces
    mots, les bras m’en sont tombés…Tout à coup, la rhétorique politique, qui est un genre en soi, de la Garde des sceaux, s’évanouissait dans de lyriques images et les images du poète se figeait
    dans un propos de circonstances. Ni le poète, ni le rhéteur ( quel est le féminin au fait? ) à mon sens, n’en ont tiré avantage. Quant à l’auditeur, vous avez lu mon point de vue. Mais
    je confesse, si je puis dire, qu’il est peut-être, sans doute, exagéré et que l’on puisse trouver à cet usage des vertus esthétiques que je ne trouve pas… Bien à vous!

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    VIET

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    Je me souviens aussi que le Président Pompidou, à propos de l’affaire Gabrielle Russier, évoqua lui aussi un autre poète en l’occurence Paul eluard. Même Nicolas Sarkozy lors de sa campagne de
    2007 eut recours(grâce à Henri Guaino) aux poètes allant jusuq’à évoquer le chant des partisans; un peu de lyrisme dans ce monde de brutes fait tout de même du bien.

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    Michel Santo

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    Allez! je vous accorde :  » un peu de lyrisme dans ce monde de brutes fait tout de même du bien. « 

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