Manuel Valls ! Mais quel rassemblement et autour de quelle ligne politique ?

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Manuel Valls à Evry le 5 décembre 2016. Bertrand GUAY / AFP

 
 

Manuel Valls va-t-il adopter dans la primaire du Parti socialiste la posture et le langage qu’il tient depuis toujours affirmant  qu’existe au sein du PS deux gauches irréconciliables : celle incarnée par Hollande et lui-même, une gauche de gouvernement  qui accepte les contraintes du marché,  et celle représentée par Montebourg et Hamon, notamment, une gauche qui les refuse et cultive la mauvaise conscience d’exercer le pouvoir.

Ce serait alors l’occasion et le moyen de faire enfin  l’équivalent d’un Bad Godesberg¹ à la française en passant par-dessus son parti, avec l’appui des électeurs de gauche. Cette stratégie aurait au moins le mérite d’être en phase avec la politique conduite par son gouvernement  et son combat mené contre les frondeurs.  Elle serait en outre cohérente avec sa volonté de défendre le bilan de François Hollande, comme il s’y est engagé.  Mais depuis son discours d’hier et l’énoncé de son slogan de campagne « faire gagner tout ce qui nous rassemble », c’est une tout autre voie qui semble-t-il a été choisie : l’union des différentes composantes de la gauche. Le problème est que je ne vois pas comment réussir un rassemblement  qui effacerait par magie les lignes de rupture qu’il a lui-même  tracées et que ses adversaires n’entendent pas  gommer, sauf à se renier.  Ces primaires s’annoncent donc très  difficiles pour Manuel Valls, et tout va dépendre, au sein du PS, du choix fait par le « Marais » – Aubry, Taubira… se rangeront-elles ou pas derrière un candidat de synthèse : le nom de Vincent Peillin est avancé ! – et la longue liste de parlementaires soucieux avant tout de leur réélection. Avec pour seul ciment pour les convaincre l’anti … et Le Penisme, mis tous deux dans le même panier. De l’antisarkozisme sans Sarkozy ! Croire cependant que cela suffira pour gagner la primaire, peut-être, mais certainement pas la présidentielle. D’autant que sur son aile gauche Mélenchon capitalise sur une critique sans concession de son quinquennat trop libéral, et Macron, sur son aile droite, qui s’affirme en le jugeant trop conservateur. 

¹Au congrès de Bad Godesberg, pour la première fois, le SPD abandonne formellement les idées d’inspiration marxiste. Il reconnaît l’économie de marché et se dit lié au peuple entier, non aux seuls travailleurs.


 

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Commentaires (1)

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    phthoreux

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    Hélas, si Valls avait du faire l’aggiornamento du PS, il l’aurait fait depuis longtemps ou au moins, il aurait clairement annoncé son intention de le faire ! On est loin du Bad Godesberg du SPD ou du New Labour de Tony Blair et Gordon Brown.
    En France les Socialistes n’ont réussi qu’à se déchirer autour des vestiges du marxisme et restent toujours aussi ambigus quant à l’évolution de leur projet de société. Tantôt ils prêchent le retour aux racines collectivistes, tantôt ils lorgnent vers le libéralisme. Cette piteuse fin de quinquennat est à l’image de cette mortelle indécision. Peu d’espoir selon moi que cela change, et même Macron n’est guère plus convaincant. A force de jouer les Janus, ces gens ressemblent surtout à l’âne de Buridan…

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