Nageant, il paraît que je serais aussi un « moteur de nos territoires »(de l’Aude) !?

     

J’apprends, sous la synthétique plume d’un conseiller départemental de l’Aude (qui ne choisit pas ses mots avec une pince à sucre), que le sport (il pensait sans doute à l’exercice d’une activité sportive !) serait « un élément » (un gage, peut-être, non ?) « d’épanouissement personnel » (ce qui ne va pas de soi, comme me le faisait remarquer, hier encore, ma mère âgée de 90 ans, mais en parfaite santé mentale et physique, qui jamais ne pratiqua aucun sport de sa vie pour l’essentiel réservée, hélas !, aux durs exercices obligés de nombreuses « femmes au foyer » de son temps – et de condition très modeste. Je pourrais aussi citer le nom d’un ami cher, il se reconnaîtra, d’un extrême raffinement intellectuel et d’une minceur athlétique dont l’énergie physique fut en grande partie consacrée à l’usage immodéré – et risqué : de nombreuses chutes sont à son actif – de son échelle de bibliothèque… ; d’épanouissement personnel serait donc le sport, lisais-je tout en croquant une tartine d’un autre genre,  mais « pas que » (la publication du dit conseiller frisant le sublime) , puisque, chose de moi jusqu’alors crassement ignorée, je le confesse, (comme de la plupart des économistes,  géographes et « aménageurs » de toute obédience, notamment), il serait aussi (le sport) un « moteur de nos territoires » (et pourquoi pas de l’histoire, tant qu’on y est !) et un « acteur du développement économique » (mais pourquoi donc en exclure le social et le culturel, non mais !), élevant ainsi au rang de contributeur net à la création de richesses et d’emplois dans ma chère Aude, l’amateur de pétanque provençale, le joueur de tambourin, sans oublier le marathonien du dimanche et le randonneurs du troisième âge… J’ironise, mais j’observe que cet usage extravagant des mots a ses  fidèles ( pardon, « fans » !), si j’en juge, en tout cas, par les nombreux, j’aime » et «partage », enregistré au pied de ce texte publié par mon conseiller départemental de Narbonne pris amicalement aujourd’hui comme tête de Turc (il ne l’est pas ! Turc.), sur sa page Facebook. Oui, je sais, tout cela est fort mesquin – des militants d’un vieux parti au lexique borné diront même scandaleusement macronien oui ! oui ! – , mais qui puis-je si cette idée de billet m’est spontanément venue à l’esprit ce matin (je n’en avais pas d’autres – on fait ce qu’on peut.) Peut être faut-il y voir la malicieuse main invisible du hasard : dans une heure, en effet, je serai dans un bassin à faire des longueurs, conscient enfin d’agir en «moteur de mon territoire» !

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Commentaires (1)

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    Alphonse MARTINEZ

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    Faire des longueur Michel cela peut être dangereux ,ménagez vous pour continuer à nous régaler par vos billets . Peut être que la nage est un facteur de l’économie, je n’ai pas bien compris pourquoi, mais il ne faut pas nager à contre sens.

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