Narbonne ! Municipales et Agglo2020 : L’accès à la ressource en eau et son usage, quelle stratégie ?

 
La préfecture de l’Aude a intensifié ses mesures de restrictions dans la lutte contre la sécheresse. (©Pixabay)
 

Discussion, hier, sur un trottoir, avec un candidat aux prochaines élections municipales et communautaires. Son objet : « la ressource en eau qui va diminuer et devenir rare — et chère — ». Une discussion lancée dans la continuité d’une banale remarque sur un été éprouvant — caniculaire — et du « ressenti » exprimé de vive voix par des amis viticulteurs et chefs d’entreprise : « si ça continue, dans moins de 10 ans, on va se battre pour avoir l’accès à cette ressource vitale, pour tous ».

Plus qu’ailleurs, dans notre région de la Narbonnaise,  la tension entre les besoins et les ressources en eau est en effet  forte durant les mois d’été ;  et doit  donc faire l’objet d’une attention particulière dans les plans de gestion quantitative de la ressource en eau. Ainsi, voit-on chaque année le préfet de département  prendre des arrêtés de restriction d’usages.

Jusqu’ici, contrairement aux agriculteurs*, les particuliers ne sont pas touchés par ces mesures, mais il est à craindre que — toutes les pratiques de consommation en usage restant égales par ailleurs —, ils n’y soient contraints. La responsabilité des maires et des conseillers communautaires (ils cumulent les deux mandats), au sein du Grand Narbonne, qui a la compétence de la collecte et de la distribution de l’eau, comme celle de l’assainissement, est donc clairement engagée. Et des stratégies, à moyen et long terme

publiquement posées et efficacement exécutées. Dans ce billet, je laisse de côté les bonnes pratiques d’économies domestiques et l’information et la formation qui devraient être enseignées dès la maternelle, pour insister surtout sur ce qui relève de la gestion des collectivités publique et du couple « commune-agglomération ».

Prenons deux exemples, pour me faire comprendre.

On sait que le « rêve » de tout résident, ici surtout, est de posséder sa maison « 4 faces » avec piscine et jardin « parisien ». On sait aussi que les maires l’ont satisfaite au-delà du raisonnable, pour des raisons budgétaires, tout en contribuant à l’artificialisation des terres et à « l’enrichissement » des promoteurs, privés et publics. Avec pour conséquences, notamment, un enlaidissement des périphéries des villages et des villes, une augmentation des dépenses carbonées par unité d’habitation, ainsi qu’une hausse des dépenses en eau non recyclables (piscines etc.) — Inutile de développer ! Comme on le voit, agir pour limiter l’accès à la ressource en eau est au croisement de politiques publiques relevant de la compétence de l’Agglo (Grand Narbonne) : eau, habitat, transport… et des communes : plan d’occupation des sols, permis de construire. Et la priorité devrait être, pour rester sur notre sujet, de limiter, voire d’arrêter, les politiques d’extensions urbaines pavillonnaires pour favoriser l’habitat intensif et les jardins secs — moins consommateurs d’espace et… d’eau.

Deuxième exemple, celui des eaux dites « grises » : les eaux résiduelles du traitement des eaux usées. Dans certains pays, USA, Australie, Allemagne… elles sont, après traitement, utilisées pour l’irrigation des espaces verts publics et les cultures. En France, la règlementation est un peu plus compliquée, mais la recherche et les expérimentations en cours — dans un contexte de rareté de la ressource en eau — permettent d’envisager des évolutions très rapides en la matière. J’en veux pour preuve les travaux et les expériences, prometteurs, de la station de Pech Rouge de l’INRA. À terme, cela se fera, et plus vite qu’on ne le croit. Le rôle d’une collectivité comme le Grand Narbonne est d’anticiper ces évolutions et de programmer en conséquence, dès la création de nouvelles infrastructures — zones industrielles, par exemple…— les investissements nécessaires.

Bien entendu, dans ce billet, je ne fais qu’ouvrir un débat, qui mérite évidemment de plus amples développements. Son objet n’est pas de faire le tour de la question, en effet, mais de poser les enjeux et les responsabilités de politiques publiques de proximité. Celle concernant la gestion de la ressource en eau,  qui engage notre avenir, me semble devoir être mise sérieusement en discussion pendant cette campagne électorale (nous y sommes !) des municipales  — et des intercommunalités. J’attends donc avec impatience les propositions des uns et des autres…

*Les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, ex-LanguedocRoussillon et Corse prélèvent les volumes les plus élevés par hectare irrigué.

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Commentaires (4)

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    Didier

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    Il y a une vingtaine d’années G. Saumade avait proposé un plan de construction de retenues collinaires pour stocker les pluies d’automne et de printemps. Tous les écolos du coin lui sont tombés sur le dos

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      Michel Santo

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      Exact ! Et pourtant il faudra bien se résoudre à en faire de ces retenues là…

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    Baleine lointaine

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    Au lieux de faire des retenues, réhabiliter la source de l’oeillal serait plus intelligent mais chut… L’eau pure qui coule à flots
    .. Profite à Orano…

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    Martinez

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    C’est un des points abordé dans le programme « Je Suis Narbonne » 

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