Narbonne ! Une commémoration de la Commune par les Verts, dérisoire et offensante…

   

 

Le 18 mars, dans ma petite ville, les Verts ont commémoré la Commune de Paris – enfin ! on ne sait trop… On aurait pu penser aussi à des saltimbanques posant le temps d’une photo. C’est donc un tableau vivant qui nous fut offert ce jour là, disais-je, par nos intermittents du spectacle « écolos » du « grand narbonnais » – ils ont de la culture et tiennent à nous le faire savoir ! Celui peint par Delacroix, en cette occasion : « La liberté guidant le peuple » *. Mais pastiché à la sauce verte ; et vite fixé en image sur les réseaux sociaux et la gazette locale. On y voit donc Viviane Thivent, la cheffe EELV, en figure allégorique de la liberté (!). Elle n’a cependant pas les seins nus – faut pas pousser ! –, n’est pas drapée à l’antique et ne brandit ni drapeau tricolore, ni ne tient un fusil baïonnette – à la place, sont agités la bannière arc en ciel du climat ainsi qu’une botte de poireaux à l’aspect défraîchis. À ses pieds, non point trois morts, comme dans l’original, mais trois hommes « bien en chair », à demi éveillés, qui semblent goûter les voluptés d’une légère sieste. L’un d’eux est armé d’un arrosoir, en plastique gris. Au-dessus de sa tête, un même ustensile jaune est présenté par un gaillard déguisé en baroudeur des villes. Des bouteilles et des verres – de vin ? – , sont brandis par des dames … Bref ! une partie de campagne, un pique nique bio et débridé, voire une pub pour une jardinerie. Comment regarder cette photo, ce pastiche qui tient d’un cliché usé jusqu’à la trame, sans éprouver un profond malaise en pensant, ce jour-là, à la figure de Louise Michel, à la semaine sanglante, à la déportation de milliers de communards ? On ne manipule pas impunément les symboles  les plus marquants de notre histoire, songeais-je ; surtout à cette façon, dans une mise en scène aussi dérisoire, ridicule et pédante, pour ne pas dire offensante…

 

*Une représentation fictive de la révolution parisienne de juillet 1830…

     

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Commentaires (8)

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    Rob

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    Merci aux Robines d’avoir permis à Michel Santo de s’exprimer sur la Commune : un sujet qui ne l’intéresse guère quand il est abordé par la CGT, notamment.
    C’est sans doute le signe que les Robines sont urticantes et que tout le monde se fiche complètement des organisations habituelles de gauche.

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        Rob

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        Votre dernière évocation de la commune datée de 2017 justifie mon emploi de l’adverbe « guère ». Cordialement

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          Michel Santo

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          Vous ne voulez tout de même pas que, chaque année, je compte toutes les commémorations historiques du pays, de la région, du département et de la ville, tout de même 😉😄

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    Didier

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    Mais c’est justement parce qu’ils ont de la culture, qu’ils ont des arrosoirs, en plastique, à la main 🤮

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    Patric Grèze

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    Je partage tout à fait ce texte de Michel Santo, et précise bien que la volonté de l’Institut d’Histoire Sociale CGT de l’Aude, qui a remis au goût du jour la commémoration de la Commune de Narbonne en 2001, n’était pas une appropriation quelconque, mais de faire en sorte que « cet évènement des plus marquants de notre histoire » ne soit pas oublié. Pour cette raison nous avons dès le début organisé cette commémoration avec la Commission Archéologique de Narbonne et son président Jacques Michaud, ainsi qu’avec la municipalité de Narbonne qui participe aussi chaque année. Michel Moynier, Jacques Michaud et moi-même avons eu l’honneur de dévoiler il y a quelques années la plaque commémorative apposée sur la façade de l’église Lamourguier. Prochaine commémoration le jeudi 25 mars à 11 heures, place Emile Digeon… Patric Grèze, secrétaire de l’IHS CGT Aude.

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    Albert CORMARY

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    Quand Michel Santo se sent offensé par deux arrosoirs et deux poireaux (manifestement pas défraîchis), on s’interroge sur sa lecture des images ou pour être plus pédant, le décryptage sémiologique qu’il en fait. Si je me souviens bien, les Robin.e.s ont dans leur communiqué expliqué que de la commune était né le communalisme et qu’il se retrouvait de nos jours dans l’écologie politique.
    Ce sont là des notions qui échappent probablement à M. Santo. Dans cette composition, il n’a vu que l’emballage. Le contenu ? Absent ! Dommage, il aurait pu rendre hommage à la CGT qui d’année en année nous permet de pas oublier. Il aurait pu rendre hommage aux Robin.e.s qui nous rappellent que la Commune n’est pas morte. En 1871 elle avait les formes de son époque et en 2021, elle en prend d’autres, même si nombre de revendications (et décisions) des communards font toujours écho.

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      Michel Santo

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      Ah ! ce commentaire… Impayable ! Les grands organisations syndicales et politiques qui portent la mémoire de ces tragiques évènements ne sont heureusement pas dupes de ce genre de pantomine maraîchaire… D’un ridicule bien dans cette morgue petite bourgeoise qui s’exprime quasi quotidiennement dans Libération, notamment. Mais qui ne peut faire oublier, fort heureusement, les positions d’EELV sur nombre de questions sociales (je ne vais pas en faire ici la liste : je me contenterai de signaler la complaisance, voire le soutien à des mouvements et des pratiques anti-laïques » , à l’exemple du maire de Grenoble qui, en fervent propagandiste du multiculturalisme, et ua nom d’un racisme d’État, n’a pas hésité à financer pendant des années une une association islamiste, récemment dissoute ; la mairesse de Strastbourg, encore hier, allant encore plus loin en ces sens pour soutenir une fédération à la solde de l’autocrate Turc « à caractère islamiste, qui ne condamne ni l’islam politique, ni l’homophobie, ni l’apostasie ».

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