Chronique de Narbonne: Pinet 1, Mouly 0 !

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Dans plusieurs de mes billets concernant la scène politique narbonnaise, j’ai insisté sur un fait d’évidence à savoir que le « marché politique » obéissait à des lois que personne ne pouvait méconnaître au risque de sérieuses déconvenues. Et que sur Narbonne, dans le contexte de plus très particulier d’un pays en crise profonde, tant sur le plan économique que moral, la bataille pour la conquête de l’hôtel de ville s’organiserait principalement sur le rejet ou pas de la politique menée par le gouvernement et sa majorité, et soutenue par le maire sortant. Ce qui ne veut pas dire, bien entendu, que la personnalité et la qualité du bilan de ce dernier, comme celles de ses concurrents ne compteront pas, mais qu’elles en seront seulement les conditions préalables. Dans un tel contexte, où, circonstance locale supplémentaire, les partis traditionnels phagocytés jusqu’ici, surtout l’U.M.P, ne pouvaient pas ne pas prendre le risque d’investir la scène politique narbonnaise, une offre « apolitique » ou « gestionnaire, ne pourra pas,  pour ce qu’il en reste après la sortie de Patrice Millet, rivaliser. Reste à présent pour Messieurs Frédéric Pinet (UMP) et Didier Mouly (Nouveau Narbonne) à ressouder autour d’eux, dans un premier temps, les troupes qu’avait su agréger autour de sa personnalité Patrice Millet, lui même ayant annoncé, on peut le comprendre, qu’il ne soutiendrai personne…Monsieur Pinet a tiré le premier et vient de « recruter » une personnalité de premier plan jusqu’ici liée de très près à Nouveau Narbonne, madame Delagrange. Didier Mouly s’en offusque, et je crains pour son humeur qu’elle ne vive encore cette sorte d’aigreur. Je le redis ici, le processus de décomposition de ce qui fut un « apolitisme » de centre droit s’est brusquement accéléré avec la défaite de Michel Moynier, et l’abandon du combat par celui qui fut son DGS en est  un symptôme supplémentaire, symptôme que le transfert de madame Delagrange vient, s’il en était besoin, de confirmer. D’autres, j’en fait le parie suivront…Objectivement donc, l’avantage est à F. Pinet et à l’ U.M.P, d’autant que la cible visée est au mieux mars 2014, mais à coup sûr 2020. Pour espérer gagner, il lui faut donc d’abord « dégager le terrain »… et récupérer, si je puis dire, toutes les troupes qui auparavant se « masquaient » derrière un apolitisme politique en son temps fort utile, mais payé au prix fort d’une inexistence partisane (dont profitait aussi le Parti Socialiste…aux élections législatives! ) J’aurai certainement l’occasion de revenir sur ces « petites guerres locales » : le feuilleton est en effet loin d’être terminé. Quant à sa fin !…

 

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Commentaires (3)

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    pibouleau

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    Mme Delagrange se voit qualifier de « personnalité de premier plan » Je ne suis certainement pas assez initié aux arcanes de
    la droite locale (comme peut l’être Michel) mais je méconnais superbement cette dame. L’épisode relaté par notre éminent chroniqueur relève de Clochemerle (j’ai pas fait de fotes de frappe) Ces
    bisbilles passionnent le microcosme narbo-narbonnais. Quand on va attaquer les seconds rôles on a pas fini de se fendre la poire. Les narbonnais, ont d’autres préoccupations. Les politiques
    s’occupent comme ils peuvent. Quant aux vrais sujets : circulez y a rien a voir.

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    Eric 11

    |

    Cher Monsieur,

    Un blog étant un espace de communication ouvert, je pense que vous ne verrez aucun
    inconvénient à ce que je réagisse à votre article, ou tout du moins, à ce que je partage avec vous ma vision, très différente, de l’analyse de l’échiquier électoral narbonnais que vous nous y
    livrez. Si vous me le permettez, la première question, très amusée, que je me pose à la lecture de votre commentaire est la suivante: étiez-vous sur une autre planète lors des dernières élections
    municipales à Narbonne? Si ce n’est pas le cas, il vous a alors échappé les principales raisons (ou causes) du changement d’équipe à la tête de la Municipalité de le Ville. Un détail
    majeur semble en effet ne pas vous avoir aidé dans la rédaction de votre synthèse. Effectivement, vous oubliez de relever l’élément majeur qui a marqué ce scrutin: la chute de
    l’ex leader d’un mouvement apolitique (M.Moynier), et la victoire, dans le même temps, d’un membre de sa formation aux élections cantonales ! (R.Dejean) Et je pense que c’est parce que
    vous n’avez pas prêté fortement attention à cette singularité électorale que vous nous livrez aujourd’hui une analyse très distraite de la situation. Si vous me le permettez, laissez-moi-vous
    expliquer de façon plus simple. En gros, le Maire actuel n’a pas été élu. C’est l’ancien qui a été sanctionné. L’homme…et pas son mouvement… Si tel avait été le cas, le candidat des cantonales
    n’aurait pas fait long feu. Vous semblez prêter attention à la vie politicienne. Parfait. Alors permettez moi de vous donner un autre exemple, plus concis, pour étayer mon propos: lors des
    dernières élections Présidentielles, croyez vous que les électeurs auraient privé Mr. Hollande d’une majorité parlementaire juste après avoir sanctionné Mr. Sarkozy dans les urnes ? Non n’est ce
    pas ? Trouvez-vous donc logique que les Narbonnais rejettent le leader d’un groupe en asseyant un de ses membres au conseil Général dans la foulée ? Je vous l’accorde, c’est très
    coquace et cela n’aurait pas de sens si, (et c’est bien là que vous vous trompez cher monsieur) l’électorat local obéissait à une logique politicienne… Et justement à Narbonne… c’est tout le
    contraire… Monsieur Moynier à payé son manque de pédagogie sur sa vision de la ville mais également son flirt avec l’engagement « de parti »… Ce sont les causes essentielles d’une
    défaite et les raisons pour lesquelles son adversaire à saisi l’opportunité qui s’offrait à lui. Les Narbonnais ont ceci de commun qu’ils n’obéissent pas, depuis plusieurs
    décennies, aux codes politiciens que l’on pourrait trouver ailleurs, dans une autre ville. Et c’est tant mieux. D’abord parce que cela fait d’eux des femmes et des hommes attachés à
    leur libre arbitre, ensuite parce que au vu du désamour grandissant des citoyens pour les partis politiques, les risques seraient grands de voir ces électeurs bouder une aussi
    passionnante échéance, ou, pire, marquer cette désapprobation, ou ce rejet du politique, par des votes extrémistes.. Sachez enfin, puisque vous êtes sensibles au modifications des
    réflexes électoraux, qu’aujourd’hui 78% des Français seraient favorables à une gouvernance issue de la société civile (sondage Ifop avril 2013). Vous le voyez, la société moderne
    souhaite désormais être représentée par des femmes et des hommes choisis (es) pour leurs qualités, pour leurs compétences et leur engagement au service de la communauté… plus pour leur
    étiquette… Et dans ce domaine voyez vous, Narbonne est plutôt une avant artiste ….

     

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    Michel Santo

    |

    Merci pour votre élégant et fort courtois commentaire! Vraiment! Si je résume votre argumentaire le contexte politique narbonnais se caractériserait donc par un électorat profondément allergique
    aux codes politiciens, qui, de ce fait, aurait  causé la défaite d’un Michel Moynier par trop éloigné de l’apolitisme de son prédécesseur H. Mouly. Si je ne sous estime pas le  » profil
    psychologique  » du dernier maire Maire Nouveau Narbonne, dans cette défaite, je ne crois pas cependant qu’il en soit la raison principale. Et l’élection de son adjoint au conseil général ne peut
    à elle seule non plus être avancée pour étayer cette hypothèse. On ne comprendrait pas alors pourquoi des profils Nouveau Narbonne estampillés authentiques ont été rejetés aux élections
    cantonales suivantes… J’ajoute que la sociologie électorale du canton de monsieur Déjean lui était ( elle l’est encore ) très favorable à tout candidat d’union de la droite, apolique ou pas,
    opposé au candidat socialiste…Quant à la remarque sur le maire actuel qui n’aurait pas été élu, mais l’ancien sanctionné, permettez moi de vous faire remarquer qu’il en est toujours
    ainsi…Quand un maire perd, c’est évidemment pour avoir été sanctionné! On pourrait ainsi dire qu’en son temps Hubert Mouly n’a pas été élu, mais que Francis Vals a été sanctionné… Je ne crois
    pas non plus qu’une demande réelle existerait au plan national , demande dont les Narbonnais représenterait l’avant garde à vous lire, d’une gestion des affaires publiques par des représentants
    de la société civile ou des  » techniciens « . Il s’agit là d’une arlésienne de la vie politique! Il suffit pour s’en convaincre de voir ce que sont devenus ceux qui étaient censés incarner cette
    voie au plan national. L’exemple italien avec Monti , vient de le confirmer encore récemment chez nos voisins italiens. Non! Je reste sur mon point de vue exposé très synthétiquement dans ce
    billet… Narbonne et les narbonnais, vivent et pensent comme les autres français; et les déterminants qui les font pencher à droite ou à gauche sont  en gros les mêmes. Ils seront encore
    plus manifestes et vifs en 2014… Cela dit, pour des raisons que j’ai exposées dans des billets précédents, l’opposition au maire sortant ferait bien de comprendre qu’il n’y aura pas de vague
    bleue en forme de déferlante pour le faire tomber…

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