Questions (impertinentes) sur l’annonce parlementaire d’une prison en Narbonnaise, notamment ! | Contre-Regard.com

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Amusante la réaction enthousiaste des responsables et militants socialistes locaux à l’annonce de la création d’une prison dans la Narbonnaise. Une initiative qui , en d’autre temps pas très lointains, aurait été  en effet  condamnée au motif de sa nature « exclusivement répressive, d’enfermement… » etc… etc… ; et de son orientation si manifestement contraire à des principes politiques et philosophiques qu’incarnaient encore récemment madame Taubira : prévention, « emprisonnement » hors les murs etc… etc… Une ancienne Garde des Sceaux et une politique pourtant encensées hier par les mêmes « locaux » quand elle s’opposait, et avec quelle vigueur, à la ligne « pénale » de monsieur Valls ; « ligne » aujourd’hui mise en œuvre sans barguigner par son ministre de la Justice en titre. Rien pour m’étonner cependant, mais qui démontre une nouvelle fois l’étonnante  plasticité des consciences militantes.

Laisser croire ensuite, par une campagne de communication reprise sans nuance par les médias locaux, que cette décision concernant la Narbonnaise serait le résultat du travail de nos deux parlementaires , Madame Fabre et monsieur Courteau – pour qui j’ai par ailleurs le plus grand respect –, relève plus de la propagande pré-électorale que du « devoir d’information ».  Outre que les parlementaires ne sont pas élus pour faire le travail des « bureaux » des administrations centrales, il est bon de savoir que ce programme de constructions de  33 nouveaux établissements pénitentiaires – et leur localisation – est dans les tiroirs de la Chancellerie depuis au moins trois législatures ; que le lancer ainsi à la veille d’élections présidentielles et législatives est donc loin d’être innocent – il est vrai, comme je le rappelle plus haut, que ce n’était pas le chantier prioritaire de madame Taubira – ;   que le calendrier de ce programme est étalé jusqu’en 2025 sans ordre de priorité précis autre que celle accordée « aux régions connaissant une surpopulation carcérale élevée, Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur… » et à neuf agglomérations ¹ – Narbonne ne figure pas dans le lot! – ; et qu’il faut au moins 10 ans, en moyenne, pour construire une seule prison…

Une dernière remarque enfin pour exprimer un sérieux doute sur l’esprit de coopération qui aurait dû présider à cette annonce parlementaire. De source sûre j’ai pu vérifier que le principal intéressé dans ce genre de situation, à savoir le président du Grand Narbonne et surtout son 7ème Vice-Président, Alain Perea, en charge de la « Délégation de l’Aménagement économique, l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme – , n’étaient pas dans le « secret » de cette opération de communication. Ce qui illustre un autre grand principe de la vie politique, à quelque niveau qu’on l’analyse , que je résumerai ainsi : « La solidarité partisane a des limites que borne l’intérêt électoral réel ou supposé des candidats effectifs ou virtuel en présence. »

PS : A noter l’ironie sans doute inconsciente de cette « Une » : Une prison pour la Narbonnaise ? 6000è logement pour Habitat Audois

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¹Les 9 premiers projets prioritaires concernent les agglomérations suivantes : Nîmes ou Alès, Strasbourg, Toulouse-Muret (site pénitentiaire existant), Nice, Avignon ou Carpentras, et Nantes ou Saint-Nazaire ; ainsi que trois en Ile-de-France : en Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise.

 

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