Salauds de riches, va !

Notre-Dame de Paris. Et puis Zut, zut ! Encore plus salauds que je l’imaginais ces riches. Ils continuent leur mercantile et immorale pub en renonçant, après leurs dons, à leurs déductions fiscales… Et finiront par donner mauvaise conscience à nos généreux professeurs de vertu, sur les réseaux sociaux, qui ne verseront pas, eux, un seul centime d’€ à la fondation du patrimoine, ou encaisseront leur éventuelle déduction fiscale, en douce… Salauds de riches, va ! Salauds !

*1 milliard€ en moins de trois jours, alors que l’État consacre 350 millions€ par an, dont 150 millions en investissement, seulement, au patrimoine.

Illustration : Gabriela Manzoni. Sa page Facebook est  (ici )

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Commentaires (11)

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    PICHON'

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    C’est vraiment ce que vous pensez?

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      Michel Santo

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      Je vous livre, ici, ce texte de mon ami, poète et écrivain Gil Jouanard :
      « A ceux qui, pour des raisons tout à fait honorables, s’indignent du fait que de riches donateurs, s’improvisant mécènes d’occasion, offrent des centaines de milliers d’euros dans le but de favoriser la restauration de Notre-Dame, monument qui fait partie du patrimoine historique et artistique de l’humanité, je suggèrerai de songer au fait que, si de fastueux possédants d’autrefois n’avaient délié leurs bourses respectives, ou celle du Trésor royal, impérial, national, féodal ou communal, pratiquement aucun de ces symboles immobiliers, mais aussi aucune œuvre dans aucune des disciplines artistiques ou intellectuelles, n’aurait vu le jour. Sans doute l’animal humain n’en aurait pas moins continué, quelque temps du moins, d’exister, mettons comme existèrent les éleveurs-cultivateurs du Néolithique. Mais ni les ziggourats ni les pyramides, ni les colonnades perses, grecques, romaines, ni les temples et les palais, les châteaux et les statues, les hymnes et les oratorios, les fresques et les symphonies, la peinture sur chevalet et quantité de productions du génie de notre espèce n’auraient eu lieu.
      Pourtant, de même que l’on peut estimer qu’il serait plus urgent de secourir les sans-abris, les sans emploi, les migrants déboussolés, on serait fondé à estimer que Périclès, les Médicis, Louis XIV, Guggenheim auraient mieux fait d’employer leur richesse (ou celle de l’Etat) à venir en aide aux miséreux et aux défavorisés, on est en droit de considérer que, même si ce fut pour asseoir leur propre gloire, ces nantis firent bien de contribuer à ce que nous soient légués, à nous collectivement, ces œuvres qui témoignent de la grandeur de l’esprit de notre espèce et des sociétés qui la constituent, mais qui aussi agrandissent, élargissent, approfondissent et embellissent notre esprit.
      En fait, il ne saurait y avoir de compétition entre ces deux modes d’intervention des financements publics ou privés. Ou alors, l’urgence serait plutôt de renoncer à ce type de mécénat consistant à doter richement les clubs sportifs et les équipes de dribbleurs, de buteurs et de « tacleurs », et à favoriser les jeux du cirque plutôt que les chorégies mythologiques et les édifices emblématiques dont s’enorgueillissent et s’émerveillent, à juste titre une cité, un peuple, une nation. La gloire de Pelé, celle de Kopa ou celle de Mbapé dureront ce que dure la musculature d’un corps d’athlète, tout au plus deux dizaines d’années. Le Parthénon, Ayasofia, Azay-le-Rideau, le Karluv Most sont toujours là, nous enchantent, suscitent en nous une fierté spécifique, qui nous laisse croire qu’une grandeur plus grande que celle de chacun de nous, existe, non pas grâce à la volonté d’un ou de plusieurs dieux coalisés (et pourquoi pas, le cas échéant, si on lui ou leur attribue un tel pouvoir et un semblable goût artistique ?), mais à cause du génie des plus inventifs, créatifs et visionnaires de notre espèce.
      Ceux qui disposent du pouvoir et ceux qui possèdent des moyens financiers hors normes ont certes pour devoir de veiller à ce que nul de ceux qui dépendent de leur autorité ou de leur richesse personnelle ne soit dans la misère et à la rue ; et l’on sait bien qu’ils ont propension à se dégager promptement d’une telle responsabilité. Mais ne leur demandons pas de choisir entre Versailles ou le Taj Mahal, d’un côté, et la Maison du Peuple ou le camp de réfugiés de l’autre. Ils ont comme unique justification de leur pouvoir ou de leur richesse d’exercer celui-ci ou d’user de celle-là avec un égal souci, une semblable passion, un honneur identique.
      Donner aux pauvres et aux malheureux les moyens de travailler, de se loger et de se nourrir est le moins que l’on puisse exiger d’eux, puisqu’ils ont obtenu par leur naissance ou par élection, ou encore par débrouillardise, la richesse ou l’autorité. Mais on ne saurait préconiser qu’ils choisissent entre la survie a minima, d’un côté, et la beauté, la grandeur de l’autre. »

      (Avignon, ce 17 avril 2019).

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        Pichon

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        Je croyais après avoir écouté M. Macron que l’humain devait être au centre de tout désormais.
        A vous lire j’ai dû me tromper.
        Cela dit , votre analyse des temps passés et futurs relèvent d’une vision étroite et conservatrice de l’humanité.
        Car , bien avant qu’il n’y ait des riches, de très grandes œuvres d’ art. Les premières d’entre elles les grottes de Lascaux.
        Quelle prétention de notre part que de juger du beau qu’à partir des concepts inculqués par notre monde capitaliste ou impérialiste , quelque soit la région du monde concernée.

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          Michel Santo

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          Conservateur ! Moi ? Alors que vous me proposez comme modèle la société des hommes qui produisirent les peintures pariétales de Lascaux. Sans rire ! Essayez donc de répondre sur le fond, et avec le même souci de la forme, à Gil Jouanard. Essayez-vous donc à cette recherche du « beau », y compris dans un simple, d’apparence, petit texte …

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            Pichon

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            Le laid comme le beau peut émouvoir, seuls les sentiments diffèrent,
            Parfois, le regard , l’attention ne suffisent pas à faire la distinction entre eux, surtout quand la colère prend le pas. Ainsi vous considérez que je vous traite de conservateur, hors il n’en n’est rien puisque le texte que je critique est celui de votre ami , poète.
            Et je ne propose pas Lascaux comme modèle de société, mais de beauté créée à une époque ou le mécénat n’existait pas.
            Enfin, le beau comme le laid doivent supporter la critique, à défaut il tombe dans le schéma industriel , qui n’a pas vocation à faire de l’art, même si selon chacun il peut faire du « beau ».
            Et je m’autorise donc à dire que le texte cité, s’il aborde un sujet intéressant, n’en reste pas moins d’un niveau éditorial, sans plus et j’ose ajouter quelque peu insipide.

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    Didier

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    Encore plus ignobles les réactions de Poutou du NPA et de Martinez de la CGT

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      fred

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      le rapport Perruchot, le  »rapport interdit », en dit long sur l’argent des syndicats
      Son « secret défense » sera levé dans 30 ans !!!

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    fred

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    tout à fait d’accord avec vous Mr Santo
    D’autant plus que si la France est maintenant le pays le plus imposé du monde, il est aussi le plus redistributeur, plus de 700 milliards par an en allocations sociales toutes confondues, 32% du PIB.
    Si les français représente 1% de la population mondiale, la France représente 10% des prestations sociales versées dans le monde.
    Et pourtant 9 millions de pauvres en France, le problème est donc ailleurs.

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      Pichon

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      Ma grand-mère disait, on mélange pas torchons et serviettes.
      Sur les 9 Mds de terriens, combien bénéficient de redistribution sociale ?
      Ensuite vous faites votre petit calcul en considérant autrement notre nation, qui peut au contraire s’enorgueillir de cette solidarité.
      Pour ce qui est des 9 millions de pauvres, vous avez raison le problème est ailleurs, il est dans le fait que des salariés soient devenus des « salariés pauvres ». Et si on doit faire une chose c’est bien d’augmenter rapidement ces salariés! Et de rétablir l’ ISF qui permettra une encore meilleure redistribution .A ce propos je suis heureux d’avoir entendu notre président, dire qu’en 2020, son gouvernement mesurera l’impact de la suppression de l’ ISF.
      Si on regarde sur l’emploi il est nul , puisque moins d’emploi créés en 2018, qu’en 2017.
      En termes d’impact sociétal, inutile de revenir sur les 24 samedis précédents, tout le monde est capable de comprendre.

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    fred

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    (désolé pour la faute d’orthographe : représentent)

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