Scènes de la vie narbonnaise à l’entrée du passage de l’Ancre et du cloître de la cathédrale Saint Just-Saint Pasteur

 
     

Lundi dernier, était-ce le matin ou l’après-midi, je ne sais plus. Pour quelles raisons me suis-je retrouvé devant l’entrée du passage de l’Ancre, je l’ignore. Et pourquoi en son milieu discutaient trois personnes de ma connaissance, je le découvris plus tard. La plus ostensiblement visible des trois — de par sa vêture —, qui m’aborda, était un des prétendants à la première magistrature de Narbonne, un personnage fantasque et haut en couleur qui a le goût de vestes et de cravates uniformément teintées d’un bleu marial qu’on croirait tout droit sorties d’un magasin spécialisé dans l’habillement ecclésiastique. Mais le moins que l’on puisse dire, le voyant, est que la palette symbolique de ses idées politiques — monochrome : le bleu Marine — s’accorde fort mal avec celle du manteau spirituel de la Madone. Ce jour-là, donc, une longue et lourde écharpe beige en laine était suspendue à son cou à la manière d’un évêque. D’une longueur extravagante, elle tombait jusqu’à la pointe de ses mocassins en « peaux » dans le style sioux et couvrait un large pantalon blanc à la mode «coloniale », très daté ! Je ne pouvais donc pas le manquer ; et lui-même de m’aborder, d’ailleurs, sans rancune et plutôt sur un ton enjoué — pour ne pas dire joueur. L’occasion lui était donnée, en effet, de m’adresser quelques reproches à propos d’un billet précédent le concernant. Il ne s’en priva pas ! Finalement, j’appris par lui — et compris pourquoi il était ici posté — que, plus haut dans le passage, et précisément dans le cloître de la cathédrale Saint-Just, sur lequel il débouche, venait d’être inaugurée une roseraie, dont chacune des quatre parcelles honorait une figure féminine ayant marqué l’histoire récente de la société française : Simone Veil, Edith Piaf, Colette et Jeanne Moreau. Ce que j’ai pu constater en m’y rendant après que la plupart des officiels, des invités et des jardiniers eurent quitté ce magnifique cloître magnifiquement restauré. Depuis, je le confesse, je cherche en vain le sens spirituel ou culturel de cette initiative en ce lieu singulier tout empreint d’une longue histoire et de puissants symboles de la grande tradition catholique. Rien n’échappe donc à l’air et au « bruit » du temps ! Demain peut-être y verrons nous aussi, en son centre, trôner une de ces installations d’art contemporain à la gloire d’elle même et de son créateur…

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