Tsipras, en France, a « tué » les frondeurs de gauche et les souverainistes de tous bords…

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Eh bien voilà! Ce que j’annonçais, le 7 juillet, sur  ma page Facebook, va certainement se réaliser. Tsipras prend, en effet, le contre-pied de ceux qui, en France même, aveuglés par des considérations politiciennes internes, ont cru à l’apparence d’une stratégie d’opposition frontale et absolue à l’Eurogroupe et à l’Union Européenne, alors qu’en réalité, il visait, avec son référendum d’une ambiguïté totale, sur le plan interne, l’isolement, au sein de son propre mouvement, des opposants les plus radicaux à un compromis acceptable par l’Europe reprenant peu ou prou ses propositions. Voici ce que rapporte le Monde.fr, ce matin, des actions et des réformes de structure adressées à Monsieur Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe:

Les dirigeants grecs, notamment le premier ministre, Alexis Tsipras, et son nouveau ministre des finances, Euclide Tsakalotos, avaient jusqu’à minuit, jeudi 9 juillet, pour remettre leurs nouvelles propositions de réforme en vue d’un accord avec leurs créanciers européens et internationaux. Peu après 22 heures, l’Eurogroupe a accusé réception du nouveau document. Dans ce texte de 13 pages intitulé « Actions prioritaires et engagements », la Grèce s’engage à adopter presque toutes les mesures proposées par les créanciers le 26 juin, qu’Athènes avait alors rejetées en annonçant la tenue d’un référendum.

J’imagine la tête de tous ceux qui, des libéraux les plus orthodoxes aux souverainistes de gauche et de droite, en passant par les frondeurs du PS et l’extrême gauche en général, manipulés et manipulateurs d’opinion à la fois, souhaitaient que Tsipras et son gouvernement aillent jusqu’au bout de la confrontation avec l’Eurogroupe, et sa conclusion logique: sortir de la « zone euro ». Une séquence qui n’est pas s’en rappeler celle qui a présidé à la signature par François Hollande du traité instaurant le « pacte budgétaire » et les « mécanismes financiers », qui sont le cadre règlementaire dans lequel se joue la négociation actuelle avec la Grèce, négociés par Nicolas Sarkozy. De sorte qu’on peut analyser le revirement complet de Tsipras comme une seconde défaite idéologique et politique, majeure celle-là, des opposants, en France, à ce qui serait, de leur point de vue, une politique « d’austérité ». Tous leurs arguments, par cette offre grecque, en effet, tombent…

Je faisais observer, à l’un de mes amis Tsiparien militant convaincu de la première heure, hier au soir, que le jour où, en France, le Doliprane ne sera plus remboursé par la Sécurité Sociale (1,65 euros la boîte), on pourra commencer à parler de cette « austérité », par lui rabaché à me donner le « tournis ».

Ce matin, je vais l’appeler. Il doit avoir une de ces migraines!

NB: « Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité. » Sun Tzu

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Commentaires (25)

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      Les Contre-Regards de Michel Santo

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      Sauf que ce n’était pas la question posée @Ingrid LR et comment vont réagir les grecs qui ont vote non au compromis de L’Eurogroupe?

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      Julie PEREA

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      M. Santo, La vraie question est le changement d’un système qui a conduit à la saignée des peuples européens. La #Grèce n’est que l’exemple le plus extrême.
      http://www.institutschiller.org/Choses-vues-du-combat-grec.html
      Pourquoi les dirigeants européens refusent la conférence européenne sur les dettes alors que tout le monde sait qu’aucun pays n’est en mesure de rembourser quoi que se soit ? C’est une proposition de Tsipras. N’Est-ce pas la proposition d’un gars qui pense au-delà de problèmes internes ?!!
      Si l’EUrope est si solidaire, si démocratique, si humaniste pourquoi laisse-t-elle un peuple crevé de faim alors qu’il a fait savoir qu’il ne voulait plus de plan d’austérité qui, à l’évidence, n’a fait qu’enfoncé le pays ?
      L’Europe est dirigée par les lobbbies financiers de la City et Wall Street. Les dirigeants européens sont leurs valets (tout comme Le Monde que vous prenez en référence). La Grèce n’a jamais été renflouée, ce sont nos banques et les banques allemandes qui l’ont été.
      Comme l’a dénoncé #StéliosKouloglou , député européen grec, à la conférence internationale de l’ #InstitutSchiller dès l’arrivée de Tsipras la BCE, sans explication, a fermé le robinet. C’est un coup d’Etat silencieux qui visait à faire perdre tout espoir aux peuples européens qui sont en train de bouger ici et là. http://www.institutschiller.org/Denoncons-le-coup-d-Etat.html

      L’Eurogroupe (non élu par les peuples européens) veut imposer des plans de court terme (juteux) pour renflouer le système en plein effondrement. Aucun n’avenir pour la jeunesse n’est possible dans cette Europe Titanic.

      Tsipras a gagné du temps. Le référendum a renforcé sa légitimité et sa position de force en Europe. Impossible de se nourrir sur un cadavre ! Dans la mesure où les dirigeants, qui au fond n’ont pas dévié d’un iota, maintiennent le même garot qu’avant le référendum, #Tsipras a accepté LEUR condition mais en négociant le LONG TERME. Si l’Europe refuse s’est elle qui échouera, pas Tsipras.
      Par ailleurs, Le Monde n’en parle probablement pas (!!), lors de la conférence sus-mentionnée Kouloglou a annoncé que la #Russie actuellement à la tête des #BRICS , qui se sont réunis à #Oufa la semaine passée, était favorable à l’entrèe de la #Grèce comme membre de plein droit dans la Nouvelle Banque de Développement #NBD créée à #Fortaleza en juillet 2014. Banque dont le but est de financer les projets d’infrastructures utiles au développement économique. Les plans d’austérité ont fait vendre en pièces détachées l’industrie, le tissu économique de la Grèce pour les remboursement au détriment de l’avenir du pays.
      Les amis du Monde détestent que la Grèce, et donc #Tsipras et #Kammenos se tournent vers les #BRICS qui « menacent » l’hégémonie de l’empire financier américano-britannique. Car eux refusent de céder leur souveraineté à des entités supranationales. En outre ils créent les institutions bancaires et autres qui leur permettent une coopération de développement mutuel afin d’assurer la stabilité (paix) nécessaire à tout progrès social.
      #Kammenos était intervenu en 2014 à la conférence internationale de l’Institut Schiller pour parler du rôle que la Grèce pouvait jouer à nouveau dans la #NouvelleRoutedelaSoie , stratégie de développement complémentaire de celle des BRICS.
      C’est bien pour cette raison que des journaux fustigent Kammenos et Tsipras qui veulent y prendre part pour relancer leur pays (c’est le plan B de relance/rechange de long terme) si l’Europe refuse de changer) et … fustiger aussi l’Institut Schiller. Quelle horreur que d’aider au progrès social de l’Humanité !!
      Désolée pour la longueur !

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        Michel Santo

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        Julie! Je vous rappelle que le second programme de réformes c’est Tsipras lui même qui l’a amené sur la table. Après tout, il pouvait très bien ne pas le faire et créer les conditions d’une sortie de la zone euro et de l’Europe. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait? Tout simplement parce que le coût économique et social pour son pays et son peuple eut été beaucoup trop élevé. Il a donc pris l’initiative d’y rester. Dans la balance du prix à payer, cette sortie, avec des alliances, comme vous l’exposez, avec des BRICS eux-mêmes en difficultés économiques et sociales, et qui d’un point de vue géo-stratégique, de plus, n’aurait eu aucun sens, son peuple ne l’aurait pas accepté…
        Quant à la dette, autre question, voici ce que j’ai répondu, sur ma page Facebook, à un de mes amis:  » La dette d’un État, comme celle d’une entreprise, n’est pas en soi néfaste. Bien au contraire! Tout dépend de son montant, de la capacité de remboursement de son Trésor , de l’épargne mobilisable en interne par prélèvement plus ou moins confiscatoire, en dernier recours, et de ce qu’elle sert à financer : fonctionnement courant ou investissements de croissance, notamment. D’où les règles du pacte de stabilité, taux d’endettement 60%, taux de déficits publics 3% etc… que notre propre Gouvernement, au demeurant, ne respecte même pas. Mais nous avons cette chance, si je puis dire d’avoir une épargne interne de 4000 milliards d’euros pour 2000 milliards de prêts. Là est le mystère de nos taux d’intérêt très bas. Les prêteurs savent en effet qu’en cas de difficultés extrêmes l’Etat peut ponctionner tous les épargnants français
        ( l’équivalent d’une politique inflationniste ) Ce que Piketty nomme hypocritement le choix des jeunes…

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          Julie PEREA

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          Michel !
          « Les prêteurs savent en effet qu’en cas de difficultés extrêmes l’Etat peut ponctionner tous les épargnants français » … Aveu de soumission ? Ironie ? C’est au cœur de la destruction de l’Europe aujourd’hui … Vous seriez donc pour que l’on chypriote notre argent quand les banques jouent avec notre épargne dans les casinos bancaires plutôt que de financer l’économie réelle. Les produits dérivés, qui ne correspondent à aucune contrepartie dans la réalité, sont à un niveau encore plus élevé qu’avant la crise de 2008, 700 000 milliards aujourd’hui contre 5 (ou6)00 000 milliards en 2008. Etes-vous sûr que l’épargne, la création monétaire par la BCE et les renflouements ont servi aux banques à financer de l’économie réelle et les investissements de croissance des Etats ?
          Et c’est nous qui devrions payer la note ???!!! Effaçons ces dettes, crédits … purement spéculatifs.
          D’où la nécessité de se mobiliser pour une stricte séparation des banques. Ainsi les « prêteurs » ne pourront plus faire chanter les dirigeants corrompus pour que NOUS les renflouions tout en pratiquant des saignées sur les peuples européens. Aucune faillite durant la période du Glass Steagall aux Usa et en Europe.

          Quant aux Grecs, Michel, la seule alternative que leur donne l’Europe (et votre pensée) c’est plus d’austérité ou la mort. Quel choix merveilleux dans une Europe solidaire !! Pas étonnant que l’Europe se soit transformée en Titanic et qu’elle mange ses propres enfants (tableau de Goya, je crois) !! L’Europe ne crée plus et spécule à mort ! Et les dirigeants servent cette oligarchie financière destructrice et malthusienne par manque de courage et manque de vision à long terme. Nous suivrons les Grecs comme tous les autres si nous ne changeons pas le système.

          Le monde est en pleine mutation. Malgré les défauts, les différences qu’ont les BRICS, ils ne raisonnent plus selon la vieille école géostratégique (dont vous faîtes parti) mais en faisant un pari sur leur développement mutuel à long terme ; pari qui repose sur la capacité de création de l’Humanité et non de destruction.

          Où sont pour les projets ambitieux d’infrastructures en Europe pour relancer la croissance ?
          Avec la création de toutes les institutions bancaires par les BRICS et leurs alliés, les encours sont de 1000 milliards de $ pour les infrastructures en cours de réalisation (ou déjà réalisées), à l’étude et sur le point de démarrer. Le projet global étant de 8000 milliards. Routes, canaux, chemin de fer, barrages hydroélectriques (dont un plus important que celui des trois gorges chinois en Afrique), transfert de technologie dans le nucléaire pour industrialiser des régions etc…
          Pensez-vous que ces contreparties soient insuffisantes pour la création d’emplois qualifiés (mieux rémunérés) et de croissance économique et l’amélioration de la vie de milliards de personnes sur 4 des 5 continents ?

          Chose impossible dans le monde transatlantique à l’heure actuelle. En Europe, les règles du traité de Maastricht, de l’aveu de Jacques Attali, ont été mise en place pour forcer peu à peu les Etats à confier leur souveraineté à des entités supranationales. Conséquence : les Etats ne décident même plus de la couleur des stylos billes dans les administrations alors quant à des infrastructures pour équiper le continent européen. Trop cher ! Tout est ramené à des chiffres. Et l’on ne parle plus d’humains en souffrance comme en Grèce. Cà me fait penser aux camps de concentrations avant les chambres à gaz. Pas vous ?

          La dynamique des BRICS irritent tellement vos amis financiers qu’une semaine avant le sommet des #BRICS à #Oufa, les muscles de l’empire financier ont testé une nouvelle bombe nucléaire !!
          http://www.solidariteetprogres.org/actualites-001/a-une-semaine-du-sommet-des-brics.html

          Regardez donc d’un peu plus prêt, sans intermédiaire médiatique, les interventions de la conférence internationale de l’Institut Schiller à Paris (juin 2015) où d’éminents représentants de 3 des 5 pays BRICS et de leurs alliés sont intervenus.
          http://www.institutschiller.org/Bande-annonce.html

          Objectif de cette conférence qui rassembla près de 500 personnes : faire souffler en France et en Europe le vent de progrès qui nous vient des BRICS et de leurs alliés, face à un ordre international qui n’a plus rien d’autre à offrir que le retour des Empires, la guerre de tous contre tous et le pillage systématique des peuples et des biens publics.

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            Michel Santo

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            Vous me comprenez mal. Je dis simplement que la France a partir du mois de septembre n’a plus un euro en caisse pour financer ses dépenses publiques, et que c’est l’épargne chinoise, américaine etc..qui, en achetant nos obligations d’Etat a des taux très bas moins de 0.5%, comble nos déficits. Je précise en outre que ce qui permet ces taux très bas, malgré un taux d’endettement très élevé, et des déficits publics importants, notamment, c’est l’assurance qu’ont nos prêteurs, contrairement à la Grèce, par exemple, qu’en cas de difficultés à régler sa dette, l’Etat français pourra ponctionner dans ce stock de capital. Cette explication ne veut pas dire que je cautionne ou justifie cette politique. Bien au contraire, cette fuite dans l’endettement pour financer des dépenses de fonctionnement est nocive et peut nous mener droit dans le mur. La France de ce point de vue est une Grèce qui s’ignore…

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            Julie PEREA

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            Oups ! … j’avais effectivement mal compris votre propos !! Mea culpa … voilà ce que sais quand on fait trop de choses à la fois) … Désolée
            Que ma précipitation ne vous empêche pas d’aller voir du côté des BRICS !! (la conférence)

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            Michel Santo

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            De rien. Ça m’a obligé à préciser ma pensée …

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            Julie PEREA

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            Je partage le propos de votre dernière phrase. A moins que vous me teniez rigueur de ma bétise … Nous aurions tort d’en rester là sans évoquer d’éventuelles solutions à mettre en place pour éviter de couler … à moins d’être totalement fatalistes … pour donner de l’espoir à vos lecteurs et aux gens en général.
            Que proposeriez-vous ?

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    Yvon Cogulet

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    Ce qui m’attriste c’est toute cette démagogie de déployée pour être élu, et la politique menée une fois installé au pouvoir. Je ne sais pas si c’est latin, mais il faut bien reconnaître que nous sommes tous complices, nous rêvons a des jours meilleurs durant les périodes électorales et sommes systématiquement déçus par la politique menée après. Droite comme gauche, c’est la surenchère permanente de tous nos politiciens professionnels tant qu’ils n’ont pas le pouvoir. Apres c’est le grand concours des excuses pour nous expliquer pourquoi il faut faire comme avant, c’est a dire pas grand chose. Nous manquons cruellement de visionnaires, ou a minima d’hommes intègres qui ont le sens de la nation. A quand un vrai réformateur qui s’attaquera aux mille feuilles administratif, aux rentes de situation de nos élus, l’exemplarité comme feuille de route c’est ce que nous devons exiger.

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    Christian

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    Faire le contraire de ce que vous avez promis , c’est aussi ça faire de la politique !
    J’ai bien peur que le problème ne se pose à nouveau dans quelques temps, le mal en Grèce est très profond. J’espère me tromper.

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    Pelissier

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    L’important c’est l’habillage, qui ne doit jamais donner l’impression qu’une des parties a cédé sur son essentiel. C’est la diplomatie de base. Ensuite tout est dans les détails, les grecs savent qu’ils ont des efforts à faire pour sortir du marasme, les créanciers savent que leur intérêt n’est pas que les efforts des grecs soient mangés par leur dette. Si en plus les efforts sont mieux repartis côté grec, et si les créances ne sont pas abandonnées mais seulement consolidées ( j’adore ce terme qui exprime exactement le contraire selon qu’on en use dans la vie courante oû en trésorerie.) . Alors c’est le graal.
    Gageons que tout cela finisse par donner plus d’Europe (pour s’assurer des efforts des grecs, la mise en place d’un gouvernement économique de la zone euro devra se mettre en place, qui vaudra pour tous. Une harmonisation fiscale va s’installer progressivement, un budget européen deviendra incontournable pour assurer la pérennité de l’euro).
    Ainsi, comme toujours depuis sa création, l’Union Européenne aura-t-elle progressé grâce à une crise sévère.

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    Ingrid LR

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    Oui. Il a un certain courage.

    Mais la Grèce pour remonter la pente savonnée par le PASOK et tant d’autres profiteurs, est bien obligée pour rester dans l’Europe, de remplir certaines conditions.

    Il semble que les Allemands et quelques autres n’ont pas dit leur dernier mot, non plus.

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    Raynal

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    Hollande a sauvé la seule chose qu’il pouvait sauver…..Les apparences….Merkel s’est occupé du reste….Quand aux grecs ils sont sous curatelle….Mais vivants et c’est déjà pas mal….Déjà programmé sur vos écrans….Grèce IV….Le retour…

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      Michel Santo

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      La mise en place d’un fonds d’actifs grecs isolé dans une structure communautarisée de 50 milliards change complètement la donne. C’était le seul gage arraché à Tsipras par Merkel capable de rétablir la confiance et de permettre au Bundestag de voter ce plan de sauvegarde. Cette dame a joué un vrai rôle de leader, et Hollande a fini par suivre et tente de sauver les apparences…

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    Pelissier

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    Bonsoir Michel Santo, puisque tu m’invites en quelque sorte dans le débat, j’y vais de mon grain de sel :
    Pouvons-nous restituer l’enjeu ?
    L’essentiel était que la Grèce demeure dans l’Euro et pas seulement pour des raisons économiques . Mission accomplie.
    Ensuite que veut-on ? Considère-t-on que l’on est fondés a tous être des premiers de la classe ? De qui alors les anciens premiers tireraient-ils leurs excédents ? Dans une Europe à somme nulle, les excédents des uns proviennent des déficits des autres.
    Va-t-on selon les principes strictement comptables demander à l’Italie du Nord, de se débarrasser de l’Italie du Sud ? Et pourquoi, allons jusqu’au bout de ces délires, pourquoi pas l’Ile de France ne demanderait-elle pas l’exclusion de la Lozère ?
    La réponse chaque fois est qu’il existe un budget national, un impôt et des taxes nationales, et un outil de contrôle national qui n’est pas contesté par les citoyens de Lozère (ou de Sicile, concernant l’Italie).
    Transposons : la solution pérenne d’un équilibre en Europe est dans le fédéralisme qui aurait dû être connecté à l’installation de la monnaie unique. Il n’est pas trop tard pour y venir, et d’ailleurs sans en avoir l’air la « mise sous tutelle » qui s’applique aujourd’hui à la Grêce est un intéressant précédent qui ne fait rien d’autre qu amorcer des procédures et des solutions, embryons de futurs développements fédéraux. Sans trop le dire, puisque bizarrement ça effraie les parties de l’opinion les plus populistes, qu’on a pris l’habitude de caresser dans le sens du poil… Sans trop le dire mais en le faisant au cas par cas, à chaque crise, à chaque problème insoluble selon les textes existants.
    C’est le seul bon côté des crises à mes yeux, bon côté qui est cher payé pour qui essuie les plâtres. C’est la rançon de la lâcheté de TOUS nos gouvernants.
    Parions que grâce aux crises, demain sera un autre jour.

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      Michel Santo

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      Le fédéralisme Pierre Pelissier ne résout pas en soi tous les problèmes liés aux inégalités de développement d’un même ensemble territorial. Cela dit, des éléments pré-fédéraux existent en matière budgétaire notamment . Ce sont précisément parce qu’ils n’ont pas été respectés par la Grèce aujourd’hui, le Portugal et l’Espagne hier, et la France que nous nous trouvons dans cette situation de crise. Ce pré fédéralisme, c’est le traité instaurant le pacte de stabilité avec ses ratio de convergence ; taux de déficit public, taux d’endettement etc…Et les respecter c’est d’abord et avant tout une question de volonté politique nationale. Commençons donc d’abord par ça , avant d’imaginer un fédéralisme pur, hors de portée politique, dans l’état présent, et pour longtemps,des opinions publiques et des forces politiques censées les représenter…

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        Raynal

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        Bien sur, Michel….Comment faire converger des politiques budgétaires et fiscales quand on considére les disparités énormes entre les differentes économies et la posture sourcilleuse des peuples sur les questions de souveraineté nationale..? .Ce n’est pas gagné….Cela suppose, je crois, un changement complet de mentalités et un réel sentiment d’appartenance a une communauté Européenne…Sur ce point ce qui s’est passé ces derniers jours n’est pas complètement négatif….On apprend toujours de ses erreurs et de ce qui parait très négatif sur l’instant peut sortir un nouvel élan… » Quand croissent les périls, croissent de même les raisons d’esperer  »(Hoelderlin )….Maintenant, c’est vrai, nos gouvernants au lieu de s’autocelébrer en rond et de rendre grace au génie des carpettes qui vient de nous sauver l’Europe au péril de sa nuit….Feraient mieux de faire en sorte de tenir leurs engagements vis a vis des autres peuples d’Europe…..ça serait déjà un bon début….

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          Pelissier

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          Sur la réelle question soulevée par Jacques Raynal, concernant la trahison systématique des programmes choisis par les électeurs, je crois que nous ressentons tous l’usure de l’organisation constitutionnelle actuelle, taillée autour d’un géant, De Gaulle, qui n’avait cure de son devenir personnel comme il l’a d’ailleurs prouvé à différents moments. Pompidou et Mitterrand, se sont ensuite efforcés avec peine d’être des Hommes d’Etat (le premier handicapé à mi-mandat par sa maladie, le second par ses amis bien pires alors que ses ennemis). Ensuite, Chirac a certes su garder une colonne vertébrale face aux délires de Bush junior, mais n’a rigoureusement rien fait au plan intérieur, entraînant ses successeurs dans des tourbillons de politicailleries à très court terme, à seule fin de ne pas louper leur réélection.
          C’est minable et de plus en plus de citoyens s’en rendent compte. Les êtres que nous élisons n’étant plus des surhommes, limitons leur durée ou plus exactement rendons les plus responsables en liant leur mandat au respect de leur programme. Le paradoxe c’est qu’il faut pour cela modifier la constitution et que l’on va demander cela a des gens qui n’ont pas intérêt à le faire ! Pourtant l’unicité des mandats, dans le nombre et dans le temps, valable de l’échelon communal à celui de magistrature suprême ainsi que la mise en jeu de la responsabilité des mandataires à l’initiative d’un quota x de citoyens, pourrait nous aider à rendre plus vertueuse notre classe politique.
          Ce sont des pistes à creuser, affiner … sans quoi les contradictions que nous n’auront pas su dépasser nous mènerons (c’est dans nos gênes) aux bouleversements erratiques qui nous prennent de temps à autre et ne sont jamais exempts de sang et de larmes. Cela nous sauve, mais à quel prix !

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