Un crime symbolique.

Château de Peyrepertuse. C’était un après midi d’un mois d’août particulièrement venteux. La plage de Gruissan était presque déserte. À l’exception de deux couples qui s’occupaient à construire un château de sable. L’ouvrage achevé, une gamine se mit à sauter par-dessus tours, tourelles et murailles en criant « j’ai mon château cathare, j’ai mon…, j’ai mon… ». Cette scène édifiante me semble parfaitement résumer l’abêtissement généralisé dans lequel peut nous faire tomber la manipulation de l’histoire par quelques boutes- feux de la communication touristico-politique. Comme cette petite fille et ses parents, chaque été, des milliers de touristes sont persuadés en effet d’effectuer dans les ruines des châteaux de Lastours, Quéribus et Peyrepertuse … un pèlerinage aux sources du catharisme. La vérité voudrait pourtant qu’on rende à ces pierres leur identité de forteresses royales édifiées sur la frontière aragonaise par les architectes de Philippe le Hardi et Philippe le Bel. Elle serait honorée aussi si on situait l’épicentre de cette hérésie entre Toulouse, Albi et Carcassonne plutôt qu’en Corbières, Minervois et Pyrénées. Elle pardonnerait enfin si on précisait que les cathares ne mangeaient ni viandes, ni œufs… et si on mettait fin à une  distribution de label «  cathare » à tout animal du genre cochons, veaux …. Au train où va l’histoire dans nos contrées incultes, j’en doute. Bientôt viendra le temps, hélas, où même les vendeurs de fagots demanderont la marque « Cathare ». Après l’Inquisition, la Communication aura ainsi achevé le travail d’élimination du catharisme en terre d’Aude…Triste !

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Commentaires (1)

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    Jean-Louis Gasc

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    Bien vu… Et le pire n est peut être pas dans l apparence mais dans ce qui fut mis en œuvre pour prétexter l histoire et faire du bizness avec l argent…public.
    Bien amicalement…
    JlG

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