Un nouveau PCF, et une très mauvaise nouvelle pour une France Insoumise divisée et un PS à l’agonie…

Dans mon billet précédent, je commentais la cuisante défaite de la candidate de LFI, lors de partielle de dimanche dernier. Dans le contexte social tendu par le mouvement des « Gilets jaunes », les conditions objectives d’une potentielle victoire étaient pourtant réunies, d’autant que, se réjouissait-on du côté de LFI, les partis et personnalités de gauche et d’extrême gauche s’étaient rassemblés. Conditions objectives et subjectives réunies, le succès devait être au rendez-vous, plutôt qu’une défaite. Et peu importe le taux d’abstention très élevé invoqué pour l’expliquer – une forte abstention à peu près identique pour toute partielle ! On pourrait d’ailleurs rétorquer à ceux-là engagés dans cette élection qu’ils en sont après tout les premiers responsables. Leur candidate – son profil idéologique marqué par des sympathies « identitaires » –, comme la coalition hétéroclite d’une gauche que tout oppose ou presque, ont fait la preuve en effet de leur incapacité à susciter une mobilisation conséquente en leur faveur. Ce que reconnaît Mélenchon lui-même : « Selon moi donc cette ligne de soi-disant « gauche rassemblée » a contribué à bloquer la mobilisation qui aurait été possible en assumant d’être « l’opposition à Macron » sans obliger à montrer patte blanche. » C’est à dire, en langage clair, que cette « mobilisation » aurait été possible, selon lui, en allant chercher toutes les voix et soutiens du « dégagisme » ambiant : principalement captés par l’extrême droite. J’en doute fort !

Mais laissons là, pour le moment ce point, pour mettre en lumière un fait politique de première importance passé sous silence, à savoir l’absence du PCF dans cette alliance des « gauches » lors de cette dernière partielle – et de la gauche républicaine  aussi qu’incarnait le député « démissionnaire » Manuel Valls. Un fait politique majeur pour ce parti et la gauche en général ! En effet, ce même dimanche, le PCF tenait son congrès et en profitait pour changer de secrétaire général : Frédéric Roussel, un ancien journaliste au verbe et à l’allure résolument modernes ; et de ligne politique : autonomie politique et participation à toutes les élections. La lutte pour la conquête de l’hégémonie à gauche est  donc dorénavant engagée : elle sera « rude » ! Le PCF y joue sa survie. En s’en donnant les moyens, c’est une très mauvaise nouvelle qu’il vient d’envoyer à une « FI » divisée, qui ne tient – pour combien de temps ? – que par la personnalité  très clivante de J.L Mélenchon. Un message adressé aussi à un PS à l’agonie, qui navigue à vue : plus question pour le PCF de jouer sa béquille électorale. Un dernier mot enfin : l’élection d’E.Macron n’a pas été  l’acmé d’une recomposition politique et d’une redéfinition du champ politique ; elle n’en a été qu’un moment, certes décisif, mais elle est encore loin d’avoir produit tous ses effets… Le PCF vient d’en donner la preuve !

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Commentaires (4)

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    Pensezbibi

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    Vous écrivez : « de la gauche républicaine aussi qu’incarnait le député sortant Manuel Valls ».
    Vous êtes sûr qu’il n’y a pas de coquille ? « Gauche républicaine », vraiment ?

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      Michel Santo

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      Ben oui ! Celle qui ne devrait jamais transiger avec les offensives idéologiques et politiques d’une gauche multiculturelle…

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    Aimé COUQUET

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    Le communisme est l’avenir de l’homme. Les révolutions et les changements ne se sont jamais fait en un jour. Petit à petit, les femmes et les hommes s’aperçoivent que le système capitaliste est en bout de course. Faudra-t-il le changer avant que la planète n’explose !

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    Michel Dumas

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    Le PC serait donc redevenu l’avenir de l’Homme de gauche !..
    Ce PC, porteur d’une idéologie allant de Jésus à Kim Jong Un en passant par Staline, aurait donc un devenir éclairé par le PC Chinois.
    Je n’y crois pas une seconde.
    Le seul devenir du PC en France est bien de rassembler les miettes de la gauche politique, pour finir de les concasser afin de servir de terreau au futur champ d’un possible, après la fin d’un système capitaliste recroquevillé sur ses acquis et devenu guerrier contre le reste de l’humanité.
    Mais, dans cette parenthèse, je crains un passage obligé par une révolution Française ensanglantée… deux morts déjà et pourtant rien ne s’arrête!..

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