Une dernière vilenie!

 

Il est de ces hommes qui, l’âge venant et l’égo en berne, se glissent dans les couloirs et les ors des sous-préfectures pour y chercher les doux rayons d’une considération jamais reçue pendant  leur médiocre petite vie active. Un profond ressentiment, une récente et confortable retraite et une tardive  jeune femme leur sont désormais comme un nouveau bain de jouvence. Ils se découvrent poètes et tricotent des vers d’une lénifiante vulgarité. Maire d’un petit village conquis par la trahison de celui qui devait l’être, la pensée du notre s’est colorée d’un rouge vif. L’environnement local ne lui laissait pas d’autres choix et ceux qui le fréquentèrent dans ses années de maturité y retrouvent l’arrogance et le cynisme dont témoigne toujours son regard brumeux et fuyant. Il fut un temps où il m’invitait : par  utilité.Une sorte d’investissement relationnel pour l’avenir, toujours incertain. Il m’ignore aujourd’hui : je témoigne de sa vérité. Une image de lui-même limitée et mesquine. Qu’il ne peut s’empêcher de m’imposer, comme si en dépendait la sérénité de son âme. Une dernière vilenie: par crainte de son devoir…

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