Une soirée au Café de la Paix, à Gruissan…

   

   

C’est un café à l’ancienne en plein coeur du village. Son intérieur est celui d’un bateau. Sobre. Comme ceux qui naviguent au loin. Sa terrasse, à angle droit, s’étend sur les trottoirs de la place du maréchal Joffre. Elle ouvre sur la rue de la République, en face, et sur la Grande Rue, côté droit, qui mène, d’un trait, à l’église, située au pied de la tour Barberousse. Rue Espert, à une dizaine de mètres environ, on trouve son « concurrent » : le Joffre. Un condensé symbolique de la grande histoire…

Ce café de la Paix est une de mes querencias. Un de ces lieux sûrs où je me « sens » bien. Serein, disponible, attentif et ouvert aux « mille bruits » de la vie. Pierre Veilletet a écrit un très joli livre, profond et sensible, sur les siennes. La querencia, pour celui qui l’ignore, est, au sens propre, ce lieu dans l’arène où le « toro » est en confiance. Celui qu’il s’approprie et dans les limites duquel le torero ne peut l’affronter qu’au risque d’un coup de corne fatal. Son art sera de l’en faire sortir… 

C’est souvent après une fin d’après-midi passée au bord de la mer – le soleil y est plus doux et la plage déserte –  que je m’installe à l’une de ses tables. J’y commande un verre de vin blanc frais, servi, sans que je le demande – c’est la tradition dans cette maison – avec deux coupelles : olives et cacahuètes. Le temps passe alors, plus léger… Quand la nuit tombe, sa terrasse s’étend sur la toute la largeur de la chaussée. Parfois, un concert nous est « offert ». J’ai encore le souvenir d’un quatuor de jeunes musiciens venus de Nantes : les Bad Mules. Au programme étaient les grands standards du swing et du rhythm ‘n’ Blues, notamment. Quel talent ! Et quelle formidable soirée !

Pour la petite histoire, cet authentique bistrot était celui où aimaient se retrouver les communistes du village, les socialistes fréquentaient le Joffre – évidemment ! C’est Jean Marc, son patron, qui m’en a informé. Ce soir là, la conversation roulait sur l’esprit de solidarité et de générosité. Disparu depuis, ou presque… Jean Marc est aussi patron pêcheur ! Il y a deux ou trois jours, il me montrait, très fier, les photos de son bâteau. Il revenait de Faro où se tenait un rassemblement de professionnels de la pêche… L’occasion d’évoquer l’évolution de celle pratiquée ici…

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Commentaires (2)

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    Xavier VERDEJO

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    Je confirme la présence des communistes dans ce café mythique pour l’avoir fréquenté (il y a presque quarante ans) lorsque j’étais tout jeune secrétaire de la section PCF du canton de Coursan et que les camarades « gruissanots » m’appelaient pour dénouer l’une de leurs traditionnelles et interminables chamailleries (parfois à onze heures du soir) à propos de conflits de chasse ou de l’héritage de Batut, ancien maire communiste de Gruissan. Que de savoureux moments, parfois pagnolesques, avec Rivals, René Alric, Léon Azaïs et Alain Coulon pour ne citer qu’eux… Et puis, en passant par derrière, il y avait, à l’étage, le restaurant où mon camarade De Matis nous faisait déguster une bourride d’anthologie, précédée d’une anchoïade et suivie de l’incontournable tarte gruissannaise, aux pignons… Merci de m’avoir permis ce moment de nostalgie.
    Xavier VERDEJO

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      Michel Santo

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      Merci à vous Xavier pour ce beau témoignage !

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