Vive le coronavirus ! : « C’est tout bon pour la planète… »

       

Il y a quelques semaines à peine, deux ou trois mois peut-être, je ne m’en souviens plus, un des anciens chroniqueurs de ONPC*, qui eut ses heures de gloire à la télé, Aymeric Caron, nous expliquait doctement que les moustiques étaient des êtres vivants, comme nous, et qu’il ne fallait pas sauvagement les « tuer ». Dans son esprit, comme dans celui de ces Verts antispécistes, et d’autres qui n’osent publiquement le dire, sauver la planète et toutes les espèces vivantes et animales qui y (en) vivent, suppose l’élimination partielle ou totale de la nôtre. Trop nombreuse, trop avide de ressources naturelles, trop consommatrice d’espace, de biens et de services, elle devrait s’effacer, ne plus se reproduire. Au mieux disparaître ! En attendant, « parce qu’à quoi bon n’est ce pas ? », faire la grève des naissances, des cours, des études et des consommations de toutes sortes serait moralement la seule attitude éco-responsable possible. Bref, le salut de la planète passerait par la fin de l’humanité. Ce climat idéologique, qui faisait des fourmis, des abeilles et des cigales nos soeurs, était celui dans lequel nous baignions avant l’apparition du virus à couronne. Il polluait et pollue encore nombre de belles personnes, pour de pas dire de belles âmes, de bons esprits. Je parie même que certains voient dans cette épidémie une sorte de miracle : morts humaines en grand nombre, économie mondiale en péril,  échanges commerciaux et des transports à l’arrêt, valeurs monétaires et pouvoir d’achat en baisse etc… Mais, et c’est l’essentiel, n’est ce pas ? moins de rejets carbonés et plus de respiration pour notre planète. Laissons donc notre bienfaisante « Nature » faire toute seule, et sans entraves, son bénéfique travail ! Mais voilà, l’expérience présente nous montre qu’il suffit de quelques jours sans baisers, poignées de main, accolades, embrassades et ripailles pour que nous sautent à la figure ces désirs et besoins de sociabilité, ces liens de  de solidarité que ce  virus mortel ronge, brise ; que nous dépendons aussi, pour notre survie collective et privée, des moyens efficaces et agissants apportés par l’État, ainsi que des bienfaits des sciences et des techniques, notamment ; et que le mince vernis civilisationnel qui nous protège est d’une extrême fragilité. Réalités élémentaires que tous les jours nous ignorons, par habitude ou égoïsme ; grégarisme idéologique ou esprit de démission.

*L’émission de Laurent Ruquier

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