Le Cours Mirabeau a ses matins de tumulte. Ça crie, ça s’agite, ça s’interpelle. Trois marchands de fruits et légumes, postés comme des coqs sur leur tréteau, rivalisent à coups de décibels. « Pas chers, pas chers ! »… « Deux euros la tomate ! » Leurs voix traversent l’esplanade, saturent le quartier, s’engouffrent jusque sur la terrasse du bistrot où je noie mon regard dans un café noir.
Minuit trente. Sur l’écran, le générique d’Out of Africa. La musique. La lumière. Redford disparaissait dans le ciel d’Afrique. Et soudain, la sonnerie sèche de mon fixe. Madame H.
Quatre vies. Quatre œuvres. Quatre éclats du XXe siècle.
Ils se sont croisés à Paris, capitale du feu et des avant-gardes. Ils se sont aimés, admirés, combattus. Parfois frères, parfois rivaux.
Picasso. Le maître. Tout transformer. Tout dominer. Le cubisme, la céramique, le combat politique. Guernica comme drapeau.
Miró. L’inverse. L’isolement. La faim qui crée des étoiles et des oiseaux mutants. La Catalogne comme racine. La poésie comme arme.
Dalí. L’excès. Le délire en précision d’horloger. Flamand halluciné. Trop surréaliste pour les uns, trop franquiste pour les autres. Toujours provocateur.
Dora Maar. Photographe de l’ombre. Scalpel de lumière. Amante et témoin de Picasso. Blessée. Mais debout.
Tous marqués par la guerre. Tous obsédés par la liberté, chacun à sa manière.
L’exposition raconte leurs destins croisés. Elle montre que l’art n’est jamais seul. C’est une lutte. Une blessure. Une illumination.
L’incendie qui a dévasté près de 16 000 hectares dans les Corbières, brisé des vies, anéanti des exploitations, mis à genoux une économie locale déjà fragilisée, est désormais fixé. Sur ces terres noircies, 1800 pompiers restent mobilisés, veillant, au rythme du vent, à prévenir toute reprise, à circonscrire les foyers encore actifs sous les cendres.
Soudé à la paume des ados. Il vibre, clignote, alerte. Il est tout. Sauf un téléphone. Essayez d’appeler vos petits ou grands petits-enfants. Rien. Le néant. Vous fixez l’écran. « Appel en cours. » Eux, ils scrollent. TikTok, mèmes de chats, petits cœurs. Le monde peut attendre. Sauf urgence. Urgence, ça veut dire contrôle de maths. Ce n’est pas du mépris. C’est une stratégie. L’appel vocal, pour eux, c’est brutal. Ça surgit. Ça impose. Ça oblige à parler, là, maintenant. À bafouiller. À mentir. À se justifier. C’est non. Alors ils préfèrent les messages. Les DM. Les snaps. Les vocaux bien pesés, avec pause dramatique si besoin. Le mot juste. Le bon emoji. Et s’il faut ghoster, on ghoste. S’ils voient « Papa ou Papy mobile », ils laissent sonner. Et répondent après. En texto. Maîtres du jeu. Ce silence n’est pas une fuite. C’est une forme de contrôle. Une façon de dire : « Je choisis quand je parle, et comment. » Et nous ? On insiste. On appelle encore. On espère. Peut-être faudrait-il faire autrement. Prévenir avant. Envoyer un message. Ou se taire. Ils ne coupent pas le lien. Non! Ils le redessinent. À leur façon. Par images et silences. Indifférents à nos reproches. Moqueurs. Ils nous demandent de mieux s’ajuster. Pas de moins communiquer. Ils ont peut-être raison.
Ce billet fait suite à deux conversations, ce matin, avec des grands-parents qui, comme moi, s’irritent parfois de ces façons de communiquer de leurs propres petits enfants.
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