𝐋’𝐀𝐧𝐝𝐚𝐥𝐨𝐮𝐬𝐢𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐇𝐚𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐍𝐚𝐫𝐛𝐨𝐧𝐧𝐞.

Ce matin, aux Halles. Chez Laurent Chamayou. À l’heure où l’on se retrouve. Des amis qui aiment l’Espagne. Qui aiment Jerez, le flamenco et ses bodegas. Séville, son élégance et sa féria. Sanlúcar aussi. Des lieux et des vins qui font des souvenirs.
Le passé s’invite à table, mais c’est le présent qu’on verse. Le Tío Pepe accroche la lumière. Dans le verre, la robe est ambrée. Un or vieux qui trompe l’œil. On l’imagine doux ; il est de fer.
La première gorgée claque. C’est une lame sèche. Elle ne flatte pas, elle saisit. On sent le sel, l’amande amère, le bois des fûts. Le vin occupe la bouche, puis il s’efface d’un coup. Il laisse la langue propre pour le gras du jambon Serrano.
C’est un vin de silence. Un vin qui ne s’explique pas. Il se boit froid. Il brûle de l’intérieur. On regarde le fond du verre. On y voit la poussière de Jerez et le soleil blanc de l’Albariza.
On est bien. On attend midi.
Mots-clefs : Chez Laurent Chamayou, Gonzales Byass, Halles de Narbonne, Jerez de la Frontera, Palomino Fino, Vin Tio Pepe




