La Magie du Silence au Petit Matin

4h45 du matin.
Devant ma cabane. Rien ne bouge. Le vent est tombé. Le monde dort.
La tasse est chaude dans ma main. Je crois être immobile. Comme les étoiles. Mais c’est faux.

4h45 du matin.
Devant ma cabane. Rien ne bouge. Le vent est tombé. Le monde dort.
La tasse est chaude dans ma main. Je crois être immobile. Comme les étoiles. Mais c’est faux.

On croit que l’intelligence protège de la bêtise. C’est faux. Elle la décuple. Elle la fait briller. Elle lui donne des allures de vérité.

Il était dans un coin de ma cabane. Parmi d’autres livres attendant d’être lus. L’inondation est un très court roman, moins de soixante pages, de Evgueni Zamiatine. Son dernier texte publié – en 1929 – avant l’exil.

Je me méfie toujours des livres fraîchement parus, ces œuvres que la rumeur critique, souvent complaisante, encense ou démolit sans recul. Trop de bruit, trop d’échos parasites. J’attends que le temps fasse son œuvre, qu’il trie, qu’il efface ou qu’il consacre.

L’incendie qui a dévasté près de 16 000 hectares dans les Corbières, brisé des vies, anéanti des exploitations, mis à genoux une économie locale déjà fragilisée, est désormais fixé. Sur ces terres noircies, 1800 pompiers restent mobilisés, veillant, au rythme du vent, à prévenir toute reprise, à circonscrire les foyers encore actifs sous les cendres.