Hier, ma ville était grise et mouillée. Il pleuvait ! Un incessant lamento couvrait tout l’espace. Les façades gorgées d’eau présentaient d’étranges figures ; de rares passants semblaient glisser sur des trottoirs rendus à l’état liquide, tandis que des corneilles disputaient aux pigeons un carré de verdure imbibé d’eau, pareil à une éponge. Le temps s’étirait mollement ; le jour semblait la nuit, et je n’avais nulle envie d’en briser la ligne, ne serait-ce qu’une heure durant.
Dans son journal, Jules Renard note ceci : « Il y a des gens qui, toute leur vie, se contentent de dire : « Évidemment ! Parfaitement ! C’est horrible, admirable, extravagant, bien curieux. » Par eux-mêmes ils n’ont aucune valeur, mais ils sont d’un grand secours à autrui : ils lui servent de verbes auxiliaires. » Aujourd’hui, il ajouterait à sa liste ceux qui n’ayant rien dire devant toutes choses élevées, se fendent, inspirés, d’un laconique et profond : « C’est intéressant, super, super intéressant, génial, débile, cool, super cool, chouette … ». Il serait étonné, affligé, comme nous, par leur nombre et leur suffisance.
28 mars, il est 8h 19, précisément. Sur ma terrasse ! Une tasse de café aux lèvres, je laisse mon regard aller au dessus de toits encore sombres ; et se perdre dans un ciel toujours aussi triste. L’animent des goélands au vol lourd ; ils tournoient lentement, pareils à des vautours. Plus bas, dans la rue, déserte, un homme seul, âgé, couvert d’une épaisse parka rouge, tire un léger chariot vert. Au loin, en remontant façades et faîtages, la Clape et son front bas, ondulé ; jusqu’à ce que, à la dérive sur les murs et les toits de la ville, j’aperçoive, enfin, évidents et sensibles, les espiègles battement d’ailes d’une hirondelle ; solitaire et joyeuse…
Un ami m’a demandé ce qu’en ce moment je lisais. C’est la question des questions sur les réseaux sociaux ! Je veux dire aujourd’hui et pour des semaines encore. Confinement oblige. Bien qu’on puisse se divertir autrement. Je n’ai pas de préjugés, s’agissant de passer le temps. À chacun sa manière. À cet ami, je lui ai donc répondu : « Rien de la production éditoriale récente ! » Je voudrais que l’on me croit. Et que l’on n’y voit aucune pédanterie. C’est ainsi.
Ce matin, aux Halles. Chez Laurent Chamayou. À l’heure où l’on se retrouve. Des amis qui aiment l’Espagne. Qui aiment Jerez, le flamenco et ses bodegas. Séville, son élégance et sa féria. Sanlúcar […]
Lu dans l’Indépendant du jour : « l’Occitanie résiliente entend proposer un nouveau modèle de développement pour assurer la souveraineté économique, énergétique, sanitaire et alimentaire […]
La pluie tombait. J’étais près de la fenêtre. La rue était vide. Des feuilles mortes couvraient la chaussée, mouillées. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]
Lu ce matin dans « L’Opinion », un papier très juste d’Antoine Oberdorff. Ce qu’il décrit n’est pas une colère.C’est une convergence. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]
Premier dimanche de Hanouka.Sydney. Une plage.Plus d’un millier de Juifs réunis pour allumer la première bougie.La lumière. Les chants. Les enfants. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime […]