Ce qui n’est pas dit du tourisme en Languedoc-Roussillon.
Allez, soyons sérieux! sortons notre boîte à outils. Pour énumérer ce qu’on ne trouve pas dans le Midi Libre et qui, pourtant, est nécessaire si l’on veut vraiment comprendre quelque chose au » tourisme « : son importance et sa place dans l’économie générale de la région:
1) Ce n’est pas une branche d’activité, mais un agrégat de branches d’activités: services ( commerce , hôtel, commerces, restaurants, construction…)
2) Les entreprises de ses secteurs sont considérées comme relevant plus ou moins du tourisme selon deux critères : la localisation et leur activités. Par exemple un supermarché en centre ville d’Alès ne sera pas considéré comme relevant du tourisme alors que celui installé à Narbonne dans la direction des plages ( et pas ailleurs ), oui… Un bureau de tabac et un restaurant de Gruissan aussi, alors que ceuxdu centre ville de Quillan, non…
3) Le ratio: Revenus du tourisme sur Produit Intérieur Brut régional est un trompe l’œil . Il ne permet pas de mesurer la richesse apportée par le tourisme dans la richesse totale. Un exemple parmi cent, celui du touriste qui achète une bière 2 euros et qui, se faisant, finance le producteur de houblon, de levure; le fabricant de bouteille et de bouchons ( continuez la liste )… situés à l’extérieur de la Région . En réalité, il ne faudrait retenir que la marge de 1 euro du tenancier et non son revenu pour la rapporter au produit intérieur brut régional. Et à la condition qu’il réside en LR et non en Andorre ( paradis fiscal de proximité )…
4) L’effet d’optique produit par les chiffres et complaisamment diffusés par une presse paresseuse ou incompétente ( pas toute quand même ), les services communication des élus, et les Comités Régionaux du Tourisme ( dont les directeurs craignent de se faire virer…) résulte de l’énorme concentration dans le temps et dans l’espace des touristes : 1 200 000 personnes. Ce qui veut dire que durant les deux mois de la pleine saison, sur deux personnes résidants en Languedoc-Roussillon il y a un touriste.
5) Depuis 15 ans, on entend le même discours incantatoire sur l’allongement de la saison, alors que les courbes de fréquentation sont quasiment identiques. Cet allongement, en effet, ne se décrète pas, surtout pour le tourisme de masse sur le littoral. Outre les caractéristiques climatiques, le comportement des touristes dépend de facteurs socio-culturels sur lesquels les opérateurs du secteur, régionaux ou pas, n’ont aucune prise : fractionnement des séjours, vacances scolaires etc… Par contre le tourisme urbain de proximité plus diffus lui échappe à ses contraintes…
6) Les emplois créés sont saisonniers ou de courte durée. Les entreprises liées au tourisme raisonnant en emplois tendus les conséquences en sont: intérim … faible qualifications… conditions de travail difficiles etc…
7) Enfin, de l’autre côté de la balance, il y a les dépenses payées par l’impôt des résidents permanents, de la région et d’ailleurs, pour les réseaux et les infrastructures nécessaires au fonctionnement de ce secteur d’activités: eaux, assainissement, ordures ménagères; entretien des espaces naturels et des équipements publics etc…
Bon! pas trop dur? Ah! une dernière petite info.Impertinente. Les régions les mieux classés, quand on rapporte les emplois et les revenus liés au tourisme à leur richesse totale, sont… les moins développés. En France, c’est la Corse qui est en tête du tableau et notre région lui colle à la roue…
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