Pseudo-événement et néo-réalité.

Lu 16.6.2025

Extrait :

Nous entrons ici dans le monde du pseudo-événement, de la pseudo-histoire, de la pseudo-culture, dont a parlé Boorstin dans son livre L’Image. C’est-à-dire d’événements, d’histoire, de culture, d’idées produites non à partir d’une expérience mouvante, contradictoire, réelle, mais produits comme artefacts à partir des éléments du code et de la manipulation technique du medium. C’est cela, et rien d’autre, qui définit toute signification, quelle qu’elle soit, comme consommable. C’est cette généralisation de la substitution du code au référentiel qui définit la consommation mass médiatique.

L’événement brut est échange : il n’est pas matériel d’échange. Il ne devient « consommable » que filtré, morcelé, réélaboré par toute une chaîne industrielle de production, les mass media, en produit fini, en matériel de signes finis et combinés — analogues aux objets finis de production industrielle. C’est la même opération que réalise Ie maquillage sur Ie visage : substitution systématique aux traits réels mais disparates d’un réseau de messages abstraits, mais cohérents, à partir d’éléments techniques et d’un code de significations imposées (Ie code de la « beauté»).

Denoël 1970. Pages 194-195

Illustration : une flottille !

Langage de secte.

Di 1.5.2025

De Miguel Torga, ces mots :

« Coimbra, 12 février 1985

Ce sont des experts en littérature. Et je n’arrive pas à les comprendre. Ils parlent un langage cryptique, de secte, sans traduction dans le discours commun. Je sais que, pour être illuminé et ne pas passer pour un barbare aux yeux de la confrérie, manquent à mon vocabulaire une demi-douzaine de néologismes de fraîche date. La mode commande. Mais peu m’importe. Je me méfie de ces primeurs langagières. Elles fleurent l’inauthenticité. Ce que j’ai à dire, je le dis le plus simplement et le plus clairement possible ; et ce que je veux entendre doit aussi m’être transmis de cette manière, en termes simples et courants. J’abomine les langages chiffrés. Ne les comprends que dans la bouche des espions. Et ils m’ont l’air d’espions de la vie, ceux qui dessèchent l’âme des mots au nom d’une science qui demain reviendra sur ce qu’elle a dit aujourd’hui, et ne fait aujourd’hui que conforter leur présomption.»

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