


Nouvelles du jour à la façon de Félix Fénéon.
Ve.20.1.2023
Courtes nouvelles à la manière de Félix Fénéon.
Marine Tondelier, la cheffe des Verts, hier, à Paris, à la manif sur les retraites a osé : « Plus les riches sont riches et plus les pauvres sont pauvres… » Plus il fait froid et moins il fait chaud, aurait renchéri Sandrine.
À Montpellier, un dénommé Saturnin, SEDF (sans emploi ni domicile fixe) , a volé un fourgon rempli de matériel sur le tournage de la série « Un si grand soleil ». Cinéphile, Il avait froid, s’est-il excusé.
Un homme armé, aperçu près d’une banque à Lodève, s’est rendu au musée de la ville avec une arme de collection. Au dépôt, il a reconnu les faits tout en invoquant son innocence.
Après s’être échappé de la prison de Béziers et fait du stop, à défaut de trains bloqués en gare par des grévistes, ce spécialiste du vol à la tire est finalement monté dans une voiture. Elle était hélas ! conduite par des policiers en civil.

Le moment « retraites » chez Guillaume Elner et son équipe du matin sur France Culture.

Lettre à un ami retraité de gauche.

Sa.14.1.2023
Mon cher Gérard !
À quoi bon batailler mon ami ? À quoi bon dépenser ce qui te reste d’énergie ? Tu n’as plus « vingt ans ». Tes artères sont en partie bouchées, tes jambes tremblent et le temps passe trop vite. Hier encore, tu étais aux obsèques d’amis communs. Ce qui devrait t’alerter. Qu’as tu à prouver dans ce monde virtuel où je te vois quotidiennement dénoncer la démagogie des uns et les illusions politiques des autres. Elles furent les nôtres aussi, t’en souviens-tu ? Tu es toujours de gauche, ne cesses-tu de dire à tes contradicteurs de notre âge, qui le sont plus encore que toi, renchérissent-ils. À gauche. Ce qui dénote, permet moi cette remarque en passant, un gâtisme précoce, déplaisant et vulgaire. Cesse donc de l’entretenir Gérard. Ou tu finiras par leur ressembler. Ne vois-tu pas qu’épuisés et rongés par leurs « passions politiques », ils radotent. Comme ces « petits vieux » que je vois tous les jours assis sur le même banc. Au soleil, à l’abri du vent. Retraités, tes faux amis virtuels, Gérard, t’expliqueront jusqu’à la fin de leurs jours que les caisses de l’Etat et toutes les autres sont pleines ; que leurs prétendus déficits sont des artifices politiques inventés par « un pouvoir à la solde du patronat mondialisé » ; qu’il n’est pas vrai que l’espérance de vie des retraités augmente tandis que le nombre d’actifs pour financer leurs pensions diminuent. Crois-tu donc les convaincre que ne rien changer ou revenir à 60 ans, comme les plus dingos le voudraient, c’est refiler sournoisement l’ardoise aux générations futures qui devront la régler par une augmentation brutale de leurs cotisations. Ou bien ouvrir alors inconditionnellement toutes les portes du pays à des populations d’immigrés. Je ne te le répéterai jamais assez mon ami, le temps nous est compté. On me dit que ton jardin est en friche, que tu ne sors plus, n’écoute plus tes proches et reste collé devant ton ordinateur, ton iPhone et ta tablette afin de rien manquer de toutes les polémiques en cours. Tu ne t’appartiens plus Gérard ! Prends l’air, respire, lis. Rêve à la terrasse d’un café où en pleine nature. Que sais-je encore. Le monde est à toi. Malgré tout. Il n’est pas sans beautés. Vis, mon ami ! Vis donc !
Je t’embrasse.
Michel.
