Dans l’Aude et dans la Narbonnaise, un PS en phase de mort clinique, ou presque…
Jean Brunel, le directeur de cabinet du Président du Conseil Départemental, André Viola, et premier secrétaire de la fédération PS de l’Aude le dit clairement, son parti « a subi une déroute électorale sans précédent. Dans l’Aude,… nous n’avons pas réussi, autour d’André Viola, notre seul candidat en lice au 2e tour, à stopper cette vague macronienne. » Un carton plein pour la LREM donc, en lieu et place des trois habituels députés donnés par ce département au feu parti d’Épinay ! Une débâcle historique qui, logiquement, du fait de l’engagement du Président du Conseil Départemental dans ces législatives et son échec personnel devrait l’amener à en tirer toutes les conséquences politiques : démissionner de ses fonctions de chef de l’exécutif départemental, notamment. Au lieu de cela, j’apprends qu’il va remettre entre les mains de ses collègues de la majorité la poursuite de son mandat de Président. Qui lui sera accordée ! À croire qu’il ne s’est rien passé qui fasse douter de la légitimité du couple André Viola-Jean Brunel au commandement de fait des troupes socialistes audoise… Des troupes, en Narbonnaise, en pleine débandade. La victoire sans appel d’Alain Perea et de LREM contre la député sortante Marie-Hélène Fabre, n’a pas fini, en effet, de produire ses effets destructeurs au sein de la gauche socialiste. Déja, avant et pendant sa campagne, le moins que l’on puisse dire est que cette dernière n’a pas, après le score catastrophique de son candidat à la présidentielle sur sa circo, bénéficié d’un soutien actif des élus et sympathisants socialistes locaux. Les conseillers départementaux de Narbonne, dont deux vice-présidentes du Conseil Départemental, également conseillers d’opposition de la Ville de Narbonne, ont été en effet d’une discrétion, voire d’une neutralité politique remarquable envers leur adversaire principal de LREM, Alain Perea ; le PRG de Didier Codorniou, pourtant lié par un accord national de soutien réciproque avec le PS, a, lui, et d’entrée de jeu, soutenu activement Alain Perea en lui fournissant de surcroît une supléante ; Jacques Bascou, lui-même, l’ancien député-maire de Narbonne et président de l’Agglo, en démissionnant du PS peu après le deuxième tour de la présidentielle, portait un rude coup au moral de ses troupes en se plaçant en position de neutralité absolue dans l’affrontement Fabre-Perea – ce qui a objectivement favorisé ce dernier – ; le secrétaire général de l’Association J’aime Narbonne, qui regroupe les élus socialistes au conseil municipal de Narbonne et ses soutiens, lui, quittait son navire pour se mettre en Marche au côté de son candidat ; et des élus divers gauche, de sensibilité socialiste, jusqu’ici fidèles et actifs aux députés sortants successifs du PS depuis des lustres, ont publiquement ralliés le Candidat de la LREM. Bref, alors que ce processus de décomposition n’est pas encore arrivé à son terme, le PS, dans cette circo et sur Narbonne, est déjà, quasiment, dans une phase de mort clinique. En sortir, sans leader incontesté, appuis institutionnels et troupes éparpillées ou tentées par l’abandon de la « maison », concurrencé sur sa gauche par LFI de Mélenchon – et le PCF – et par LREM, en phase ascendante, sur sa droite, sera, disons fort compliqué. En l’état, tout cela augure mal de son avenir électoral à court terme – les municipales !
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