L’imposture de l’art contemporain s’expose à la FIAC.
Je viens de lire la chronique de Brice Couturier sur, disons « l’économie de l’art contemporain », texte dans lequel il montre que le pouvoir y est détenu par les collectionneurs en connivence avec les galeristes . En conclusion , il se demande à quoi peuvent bien servir ces collections d’objets aux formes les plus saugrenues actuellement exposées à la FIAC de Paris. J’ai le souvenir de m’y être promené avec certains de mes amis férus d’art contemporain qui, tous les dix mètres, ne cessaient de répéter « c’est intéressant, c’est intéressant ! », sans jamais pouvoir répondre à ma question : « mais quoi d’autre, quoi d’autre ? ». Dire que je m’y suis ennuyé serait en dessous de la vérité. J’y ai surtout vu une immense imposture orchestrée par de jeunes et moins jeunes marchands au style vestimentaire légèrement décalé: celui de leur clientèle, cette grande bourgeoisie financière qui fait les cotes , avec le zeste de petite provocation qui sied à tout contemporain aisé et branché. André Blanchard exprime bien le fond de ma pensée sur ce sujet : « Si familièrement sollicité, je ne me fais pas prier pour placer ma salade, toute prête depuis le temps que je fulmine en voyant certain public qui simule de mouiller devant la peinture. « Foin du snobisme, dis-je, c’est une matière où je n’entrave pas grand-chose, qui m’ennuie en rien de temps même. Si ! si ! non, ne me faites pas crédit de ma franchise, tout le plaisir est pour moi : que voulez-vous, arrive un âge où on fait copain-copain avec ses tares… Donc, face à un tableau, soit j’aime, d’instinct, soit je déteste, itou, soit cela me laisse de marbre, et sans qu’il y ait bien souvent le moindre rapport avec la valeur du tableau. Je crois que, de tous les arts, la peinture est celui où le jugement se révèle le plus délicat, pour un profane s’entend. » Mais, poli, je m’abstiens d’ajouter le fond de ma pensée, savoir que, de tous les arts, c’est aussi celui où l’imposture est la plus aisée – à l’opposé : la musique. »
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JM
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JM
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François Collette
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« L’imposture » est un terme qui me
paraît excessif. Si certaines productions (je n’ose pas dire oeuvres) méritent cette définition, il ne faut pas généraliser. Les impressionnistes, les cubistes, les dadaïstes (Marcel Duchamp),
les « abstraits » de tout style et de tout poil furent aussi, à une certaine époque, qualifiés d’imposteurs ou pire, de dégénérés. L’art est en perpétuel mouvement et il décante de lui-même. Ceci
dit, la Fiac c’est un peu la foire au snobisme, un comportement qui ne date pas d’aujourd’hui ni même d’hier.
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Michel Santo
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J’en conviens ce titre est un brin
provocateur . Précision: je ne confonds pas art moderne , dans lequel, comme d’autres, je classe ceux que vous citez, au moins en partie, et art contemporain , pour lequel j’ai à peu près la même
admiration qu’un Jean Clair….
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Michel Santo
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Je ne te connaissais pas ce talent Jean Marc !
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pibouleau
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Paris serait elle la seule ville a « aspirer » l’art contemporain » ?
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Jacky
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Tout cela est très juste, et il faut bien avoué que certaines oeuvres (même très chéres) laissent perplexes certains collectionneurs dont je fais parti…
Cependant, il existe de vrais Artistes capables de donner de l’émotion à travers leurs oeuvres, encore faut-il (en tout cas pour moi) qu’il y ai plusieurs critères :
* l’Artiste doit avoir acquis une véritable technique (tel un artisant)
* l’Artiste doit (essaye) d’apporter qq chose de nouveau , de jamais vu
* l’Oeuvre réalisée par l’Artiste doit être « équilibrée » (essayez de dessiner un « Mondrian » et vous vérez ce que « équilibre veut dire)
Tout cela pour enfin que l’émotion vous prenne au premier regard, comme lorqu’on écoute un morceau de « Count Basie » ou « John Coltrane »…
Mais bien évidemment, il faut être sensible à l’Art,en avoir envie, cela ne vient pas tout seul, il faut éduquer l’oeil, fréquenter les musées, les galeries, et si vous êtes sensible à l’Art,
vous y viendrez, avec votre propre opinion…
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Michel Santo
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Tout cela est très juste et très vrai !
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benoit david
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Je partage en grande partie votre avis. Je développe sur mon blog l’idée d’un art contemporain où la marchandisation serait oeuvre
(http://licencedartiste.com/2013/12/14/de-la-necessite-de-choquer/). Mais une chose m’intrigue: qu’est-ce qui vous fait dire que la musique est moins propice à l’imposture?
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nicolas
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"c’est aussi celui où l’imposture est la plus aisée – à l’opposé : la musique. » " Je suis d’accord avec l’article sauf la phrase finale "à l’opposé : la musique". Pour moi, le monde de la musique est une énorme imposture aussi. Par exemple, en ce moment, je n’arrête pas d’entendre que stromaé est le nouveau jacques brel ou le nouveau Nougaro (Brel doit se retourner dans sa tombe). Tout le monde aime stromaé ! et quand on dit qu’on aime pas dans un groupe d’amis, on se fait limite insulter. Quand j’écoute le titre "papaouté" de stromaé, je trouve que le musique est à chier, c’est de la musique médiocre qui fait boumboum.. Brel n’aurait jamais choisi une musique aussi médiocre (et pourtant je ne suis pas fan de brel mais brel avait du talent) Stromaé et sa musique de m–de encore une grande imposture que tout le monde encense à fond !
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