Notre croix et notre chance.
Dans le numéro 150, mai-août, de la revue Le Débat, Marcel Gauchet signe, page 153-161, une stimulante contribution sous titrée » Le combat des Lumières aujourd’hui « .
A l’opposé d’une vulgate post-moderne pour qui les tragédies du XXè siècle s’expliqueraient par le mythe d’une raison toute puissante enfantant un inéluctable progrès, Gauchet plaide en faveur du programme des Lumières, » pour peu qu’on sache l’actualiser . »
Le constat: » nous sommes sous la menace d’un obscurantisme démocratique qui pourrait rien avoir à envier à l’obscurantisme religieux de jadis. »… En effet, la spécialisation des savoirs et l’expertise rendent paradoxalement le monde incompréhensible et les flux permanents d’informations sans cohérences et mémoires masquent la marche d’ensemble de nos sociétés. Quant à la critique, son emploi dégénère dans une culture de la dénonciation devenue une fin en soi qui, à ce titre, fait obstacle à l’intelligence. Une dénonciation qui s’enracine dans une idéologie des droits de l’homme et qui envahit l’espace public d’un moralisme d’autant plus pervers qu’il » mobilise les ressorts intimes de l’affectivité. »
Et Gauchet de nous alerter sur ce nouveau règne de la méconnaissance et de l’illusion fort susceptible » d’inspirer une tyrannie douce. «
Sa proposition: » c’est d’un nouveau discours de la méthode dont nous avons besoin…les maîtres mots : auto-réflexion et autocritique. » Car nous sommes structurellement voué à croire, religion ou pas. Qu’il ne suffit pas de se vouloir éclairé pour l’être, qu’ on peut l’être aussi aveuglement… Mettre en oeuvre le programme des Lumières, certes, nous dit-il, mais le soumettre au même tamis que l’antagoniste contre lequel on s’oppose en ayant conscience que cette opposition peut aussi être obtuse.
Analyse que je conclurai par ce bel et puissant paradoxe symbolique de notre auteur: » Ce redoublement réflexif est notre croix et notre chance. »
A l’opposé d’une vulgate post-moderne pour qui les tragédies du XXè siècle s’expliqueraient par le mythe d’une raison toute puissante enfantant un inéluctable progrès, Gauchet plaide en faveur du programme des Lumières, » pour peu qu’on sache l’actualiser . »
Le constat: » nous sommes sous la menace d’un obscurantisme démocratique qui pourrait rien avoir à envier à l’obscurantisme religieux de jadis. »… En effet, la spécialisation des savoirs et l’expertise rendent paradoxalement le monde incompréhensible et les flux permanents d’informations sans cohérences et mémoires masquent la marche d’ensemble de nos sociétés. Quant à la critique, son emploi dégénère dans une culture de la dénonciation devenue une fin en soi qui, à ce titre, fait obstacle à l’intelligence. Une dénonciation qui s’enracine dans une idéologie des droits de l’homme et qui envahit l’espace public d’un moralisme d’autant plus pervers qu’il » mobilise les ressorts intimes de l’affectivité. »
Et Gauchet de nous alerter sur ce nouveau règne de la méconnaissance et de l’illusion fort susceptible » d’inspirer une tyrannie douce. «
Sa proposition: » c’est d’un nouveau discours de la méthode dont nous avons besoin…les maîtres mots : auto-réflexion et autocritique. » Car nous sommes structurellement voué à croire, religion ou pas. Qu’il ne suffit pas de se vouloir éclairé pour l’être, qu’ on peut l’être aussi aveuglement… Mettre en oeuvre le programme des Lumières, certes, nous dit-il, mais le soumettre au même tamis que l’antagoniste contre lequel on s’oppose en ayant conscience que cette opposition peut aussi être obtuse.
Analyse que je conclurai par ce bel et puissant paradoxe symbolique de notre auteur: » Ce redoublement réflexif est notre croix et notre chance. »
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