Les masques de la vérité.
On trouve ceci, à la page 50 de l’édition électronique Mobipocket du « IIéme livre des masques de Rémy de Gourmont 1858-1915 » :
« D’autres disciples allèrent plus loin dans la connaissance de leur maître et ils surent que pour arriver à la vie bienheureuse—qui comme dans Sénèque comporte beaucoup d’or et beaucoup de pourpre—il faut plaire, et que pour plaire il faut avoir l’air de faire coïncider sa pensée avec l’émotion générale. Ils comprirent qu’il faut à un certain moment être boulangiste, et socialiste à un autre; qu’on rédige un roman anarchiste à l’heure où l’anarchisme est respiré avec bienveillance, et une comédie parlementaire quand le Parlement compromis est le sujet des conversations au déjeuner des gens simples: ainsi l’on devient soi-même un sujet de conversation; ainsi l’on arrive à hanter doucement l’esprit de ceux-là même que l’on bafoue et que l’on méprise. »
C’est du « profil » psychologique et moral de Maurice Barrès et de ses disciples dont il est question dans cet extrait. Un profil intemporel qui s’expose impudemment sur les panneaux électoraux de nos villes.
Ici même, en 2010. Des masques ! Des masques qu’il faut savoir arracher. Pour affronter la vérité, et ses brûlures… Des masques qui sont aussi les nôtres…
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