𝐋𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬 𝐜𝐚𝐧𝐚𝐫𝐝𝐬.

Hier midi, au début des Barques. Là où la ville se raconte qu’elle est un décor. Ils étaient trois. Un couple de cols verts et leur petit. Neuf et maladroit.

Ils jouaient. Rien à vendre. Une joie sans ticket. Pas de file d’attente. Je me suis arrêté. C’était la première fois. Du sauvage en plein centre. Le vivant à portée de main.

Derrière nous, Noël travaillait. Cabanes alignées. Vin chaud standard. Babioles pour l’oubli. Une patinoire en plastique, fausse glace et vraie illusion. Le va-et-vient des promeneurs, chargés de sacs et de certitudes.

Pourtant, trois canards fissuraient le décor. Ils rappelaient que Noël fut une pause, pas un marché. Un étonnement, pas une performance. Un silence.

Les canards ignoraient les guirlandes. Ils n’achetaient rien. Ils jouaient comme si le monde n’était pas une vitrine.

Le vrai conte était là. Dans cette joie gratuite que personne ne sait vendre. Ce miracle que la ville tolère par accident.

Trois canards sauvages. Et la foule qui cherche l’esprit de Noël. Sans voir qu’il barbotte juste là. Au bord de l’eau.

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