Actualité de Flaubert.
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Lu ceci, ce matin, dans mes notes enregistrées dans ma Kindle ( extraordinaire objet, pensez donc: toute la correspondance de Gustave à portée de main pour 0 euros…) :
Correspondance, 4e série. 1854-1861 (French Edition) (Gustave Flaubert).Emplacement: 199-206
» Voilà deux siècles que la France marche suffisamment dans cette voie de négation ascendante. On a de plus en plus éliminé des lettres la nature, la franchise, le caprice, la personnalité, et même l’érudition, comme étant grossière, immorale, bizarre, pédantesque. Et dans les moeurs, on a pourchassé, honni et presque anéanti la gaillardise et l’aménité, les grandes manières et les genres de vie libres, lesquelles sont les fécondes. On s’est guindé vers la décence ! Pour cacher ses écrouelles, on a haussé sa cravate. L’idéal jacobin et l’idéal Marmontellien peuvent se donner la main. Notre délicieuse époque est encore encombrée par cette double poussière. Robespierre et M de La Harpe nous régentent du fond de leur tombe. Mais je crois qu’il y a quelque chose au-dessus de tout cela, à savoir : l’acceptation ironique de l’existence et sa refonte plastique et complète par l’art. Quant à nous, vivre ne nous regarde pas ; ce qu’il faut chercher, c’est ne pas souffrir. «
Remarque de notre cher grognon, qui vaut tous les éditos du » Monde » et de » Libération « , entre autres, réunis.
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