Après Joué-les-Tours et Dijon, est-il encore possible de tenir un discours raisonné ?
Il y a déjà bien longtemps que je suis le blog et la page Facebook de Koz Toujours. Le 21 au soir, après Joué-les-Tours et Dijon, il écrivait ces lignes, que je fais miennes. Elles expriment ce que je pense du climat dans lequel nous vivons cette fin d’année. Voici:
« Ce soir, je me demande si nous ne sommes pas à un point de bascule. J’ai déjà expérimenté plus d’une fois ici à quel point il n’est pas possible de parler sereinement de l’islam, des musulmans. Après Joué-les-Tours et Dijon, est-ce seulement envisageable ? Tenir un discours raisonné va-t-il seulement être possible alors que le faire, avant ces événements, vous conduisait déjà à vous faire qualifier de lâche, de naïf, de dhimmi, etc. ? Je ne donne d’ailleurs pas cher des commentaires qui vont suivre ce statut. Déjà, sur Twitter, de petits dialecticiens s’en donnent à cœur joie, dans un schéma trop prévisible. Je pourrais en écrire les étapes et les slogans – à défaut d’arguments – à l’avance. Nous avons pourtant connu de vraies attaques terroristes islamistes par le passé (ne serait-ce qu’en 1995) de façon plus organisée, plus « sérieuse », sans verser dans les mêmes propos. Je me trompe peut-être, et j’attends de voir la suite. Pour autant, ce soir, il semble que l’acte soit le fait d’une personne suivie en hôpital psychiatrique. Il ne serait pas étonnant que les vidéos de Daech, du type de celle de vendredi, servent de détonateurs chez des personnes déjà perturbées. Ou alors c’est autre chose, et nous verrons bien. Ce que nous allons très probablement voir, en tout état de cause, c’est un discours plus violent demain qu’il ne l’était déjà hier. C’est un enchaînement de provocations réciproques et d’instrumentalisations. L’un de ces moments où les folies adverses prennent la main. C’est, potentiellement, un embrasement que, par définition, personne ne maîtrise. Je m’inquiéterais presque plus des risques réels que ce climat peut susciter (entre attaques anti-musulmanes et ripostes) que d’un vrai terrorisme. Bref, tout en restant lucides et attentifs à une évolution de la situation, des motivations, de la nature des auteurs de ces actes, nous sommes peut-être à l’un de ces moments où il faut savoir qui nous servons, et nous y tenir. [Entre les polémiques sur la crèche et cela, on peut dire que cet Avent est bousculé. C’est peut-être justement l’occasion de se souvenir précisément de la personne qui est venue, il y a 2.000 ans, et pourquoi.] »
Mots-clefs : Dijon, Islam, Islamisme, Joué-les-Tours, Koz Toujours, Terrorisme
Rétrolien depuis votre site.