Hier au soir, dans l’église de l’abbaye circestienne de Fontfroide, Jordi Savall nous donnait à entendre une musique et des chants où se croisaient l’Orient et l’Occident. Le fil de cette rencontre entre ces deux univers musicaux, Saint François-Xavier. Connaître était son désir. La lumière venant de l’Orient, sa route le mena en Afrique, puis en Inde et au Japon. Il finira sa vie en Chine, il avait 46 ans… Les pages musicales de l’époque de François-Xavier choisies par Jordi Savall et Montserrat Figueras et interprétées par des musiciens associant la vieille europe, l’ orient et l’extrême-orient étaient de toute beauté. Le ciel aussi était à l’unisson. Merveilleusement étoilé. Si le monde est un livre, avec ce voyage musical nous en aurons lu quelques pages…
Robespierre déclarait en 1794 : « Rassemblez les hommes, vous les rendrez meilleurs. Un système de fêtes bien entendu serait à la fois le plus doux lien de fraternité et le plus puissant moyen de régénération. »
Pourquoi les éléphants vivent-ils plus longtemps que les souris ? Parce qu’ils ont, proportionnellement, un cerveau plus petit et des pattes plus grosses ? Non, c’est du côté du cœur qu’il faut trouver la réponse, nous disent les scientifiques. Les petits animaux ont une fréquence cardiaque plus élevée que les gros. Autrement dit, le temps passe plus vite pour les petits. Faut-il transposer à l’homme politique ? La réponse après le deuxième tour des élections présidentielles et le deuxième tour des législatives. En attendant, nos gros mammifères doivent trouver le temps bien long. Chut! ne les réveillez pas…
Hier soir, j’ai fait le choix de François Morel et Olivier Saladin. Au Théâtre de Narbonne. Une heure d’un spectacle désopilant. François Morel aime ses personnages, qu’il « croque » pourtant sans complaisance. Des Rouchon qui écrivent aux Brochon des cartes postales postées de partout. De Venise, de Caracas, de Colombey les deux Eglises. Des Français « moyens » qui nous ressemblent avec leurs rêves de palmiers, d’azur et de hamacs légèrement balancés par de chauds alizés. Et qui, là-bas, si loin, ont la nostalgie de leurs jardins, de leurs bistrots, de leurs bouquins… Alors, pour tuer l’ennui de ces séjours formatés par l’industrie du voyage, on écrit de vaines et ridicules cartes postales. Car il ne sera pas dit aux amis et aux parents restés à la maison que l’aventure se trouve parfois au coin de la rue. On gardera ce secret au fond de sa conscience. Jusqu’au prochain voyage. A la recherche désespéré d’un bonheur qui ne peut-être donné partout et en même temps… Du grand art !
P.S :Au même moment, un autre spectacle était offert aux Français. Moins de poésie et de vérités existentielles cependant…
Rangement de ma bibliothèque. Une façon de parler. Dérangement serait plus approprié. Un rituel pour replonger au hasard dans des textes qui ne me quitteront plus. Ainsi cet étrange ouvrage : journal, poésie, prose…de Jacques Imbert « Les jours et les autres », édité par Jacques Brémond.
Le 13 octobre 1988, il écrit ceci : « Première amabilité entendue, d’élu à élu, sur le sol languedocien : Je te couperais en tranches comme un kiwi ! ».
Six ans plus tard, le 14 octobre 1994 : « Il nous félicite pour notre enthousiasme et je ressens aussitôt, sous l’apparence du compliment, un insondable mépris. »
Et le 25 novembre 1989 : « Ne pas oublier ce que Pierre Emmanuel appelle la préméditation de l’inconnu et à laquelle rien ne résiste, pas même les systèmes les mieux organisés. »
J’ai oublié de préciser que Jacques Imbert était aussi Directeur Régional des Affaires Culturelles. Je l’ai rencontré à quelques reprises, à Montpellier, lorsqu’il exerçait dans notre région. A une époque où la communication s’est saisie de la culture…