Chronique de Narbonne, et d’ailleurs. Prière de lire!

Entrée du Jardin de l’Archevêché @MichelSanto

Entrée du Jardin de l’Archevêché @MichelSanto
19h45 environ, retour de la plage ( Gruissan ). A la fraîche dans ma Golf et sur France-Culture. Et la voix d’Onfray, si caractéristique. J’allais couper ( il est si bavard! ) mais le voilà parti, comme le Zarathoustra de Frédéric, dans une histoire de chameau, de lion et d’enfant.Vous savez ( peut-être pas après tout, mais on s’en moque! ) les trois métamorphoses de l’esprit. Discours inaugural et jubilatoire de Zara ( pages 27-28 et 30 dans l’édition du Monde de la Philosophie chez Flammarion ). Au risque d’en dire mal de tout le bien que j’en pense, lisez donc cette courte, claire mais dense analyse de l’ami Alan Argoul.Le soir, avec un pastis bien frappé à portée de main…
«Grand est le manque d’intégrité intellectuelle. Grande est la trahison des intellectuels. Sont-ils étonnants, ces manquements de la civilisation occidentale ? Pourquoi ? Pourquoi ce nihilisme ? Pourquoi cette trahison de la noblesse de l’esprit ? La tentation du pouvoir est une première raison : être enfin influent, être enfin écouté, voire admiré. Rien ne rend plus dépendant que le pouvoir et la gloire. Et pour les conserver, pour rester l’idéologue d’un parti ou un leader d’opinion, un porte-parole du « on », il faut en permanence s’adapter. S’il est un endroit où règne le conformisme, c’est bien chez les intellectuels politisés. Perdre en pouvoir et en influence en faisant montre d’indépendance d’esprit, voilà qui ne peut qu’emplir ces réalistes d’effroi.Pour le pouvoir politique, on abandonne le monde de l’esprit. L’excuse étant qu’il ne s’agit pas d’interpréter le monde, mais de le changer ! Finissons-en avec l’injustice ! Mais, comme le remarque avec justesse Benda dans son traité sur la trahison des clercs, de grands esprits tels qu’Erasme, Spinoza ou Kant sont toujours restés fidèles à l’esprit et à leur propre indépendance. Ils n’avaient pas l’orgueil de vouloir libérer l’humanité de tous ses maux, mais ils sont restés fidèles à leur obligation de faire perdurer la conscience de ce qui est bon. La connaissance du bien et du mal, la conscience des valeurs et de la dignité étaient préservées. N’est-ce pas là une justification suffisante à l’existence des intellectuels ? Pour beaucoup d’entre eux, apparemment pas : « De nos jours, les écrivains sont exposés à une nouvelle tentation : celle de pouvoir vivre largement en donnant leur sentiment sur des sujets dont ils ne savent rien », observait Stephen Spender en 1951. Quelque chose a-t-il changé depuis ?»