Chronique de Narbonne, et d’ailleurs. Premier marché aux truffes; et tartuffes du lieu!
C’était dans l’air depuis plusieurs mois, c’est désormais une certitude : le premier marché aux truffes de Narbonne aura lieu sur la place de l’Hôtel-de-ville le samedi 14 février. Une consécration pour tous les Tartuffes du lieu! On l’a oublié depuis, mais on disait du temps de Molière, truffer, pour, tromper, dont on avait fait le mot truffe, qui convenait très bien à cette espèce de fruit, par la difficulté qu’on a à le découvrir. D’où, truffeur, pour désigner une personne qui trompe: « Les affectations nous agacent autant que les fourberies. Les donneurs de baie nous ennuient tout comme les truffeurs, et les ficelles nous fatiguent à l’égard des balançoires. Le faux sous toutes ses formes, dans la vie et dans l’art, dans la parole et dans les choses, devient notre bête noire comme la fausseté (Amiel, Journal, 1866, p. 435) ». Et trufferie, pour tromperie: « Fontanet, qui avait le profil du renard, en avait aussi les mœurs. Et, sans son goût pour la trufferie, sans sa perpétuelle démangeaison d’engeigner autrui, je crois qu’il aurait recherché un compagnon moins candide que moi (A. France, Vie fleur, 1922, p. 398) ». En langage argotique, se dit aussi de quelqu’un (e) qui se remplit la panse, le portefeuille ou le « coffre »: « Il se refroidissait dans le brouillard de l’aube, truffé réglementairement de six balles de revolver (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 217).
Mots-clefs : Amiel, Marché de Narbonne, Molière, Queneau, Tartuffes, Trufferie, Truffes, Truffeur
Rétrolien depuis votre site.