Contre-regard ( court ) sur le 1er Mai !

 

 

 

 

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C’est ma fête ! Mon second prénom est Joseph ; c’était celui de mon grand père maternel, qui était menuisier. C’est Pie XII, qui a choisi, en 1955, en pleine guerre froide, cette date du 1er mai du calendrier liturgique pour célébrer le travail et Saint Joseph le travailleur. Une preuve supplémentaire du grand sens politique de l’Eglise ! Cela dit, cette fête appartient bien d’abord aux ouvriers américains de 1886, qui eux seuls, à ma connaissance, font le distinguo entre fête du travail et fête des travailleurs. Le travail étant commémoré chez eux le premier lundi de septembre, férié et chômé, à la différence des travailleurs seulement célébré le 1er mai. En France, et au grand dam d’une grande partie de la gauche, c’est toujours le travail qui est fêté depuis le 29 avril 1948 ; une fête héritée de surcroît du régime de Pétain. C’est en effet, le 24 avril 1941 qu’est officiellement instaurée, à l’initiative de René Belin, secrétaire d’Etat au Travail dans le gouvernement du maréchal et ancien dirigeant de la CGT « la fête du travail et de la concorde sociale ». Rappelons, au passage, que l’on doit aussi à Vichy la création des comités d’entreprises avec l’argent prélevé sur la masse salariale, ce qui permettra notamment de développer les villages de vacances, les cantines – avant les ouvriers venaient avec leur gamelle – et les tickets-repas… Le meilleur ouvrier de France honoris causa, c’est aussi Pétain ; et dans la France de 2013, le président de la République est toujours «meilleur ouvrier de France d’honneur». Je ne terminerai pas cet ironique billet sans mentionner le nom d’un illustre audois. Car figurez vous que c’est notre Fabre d’Eglantine (le Cahuzac de l’époque, la plume en moins !), né à Carcassonne, qui, en 1793 a institué la première «  fête du travail ». Elle avait lieu le 1er pluviôse (en janvier); et n’a plus rien à voir bien sur avec le premier mai d’aujourd’hui. Mais l’églantine est restée ! En 1890 si les manifestants du 1er mai défilaient en portant à leur boutonnière un triangle rouge, quelques années plus tard, en effetv, une fleur d’églantine, rouge elle aussi, prendra sa place. Ce n’est qu’en 1907, à Paris, qu’elle sera à son tour remplacée par un brin de muguet bien blanc (!!!) , symbole du printemps et du renouveau… que l’on s’échangeait à la cour de Marie de Médicis… Mon Dieu que l’histoire est compliquée, dès lors que l’on sort des « livres de messe » !

 

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