Conversation autour de l’évolution morphologique des adultes…
Perché sur un tabouret de la terrasse du Rive Gauche installée sous les platanes de la promenade des Barques, Patrick me fait signe de le rejoindre autour de la table qu’il partage en compagnie de son jeune associé. La terrasse est plutôt jeune et animée. Il est 19 heures ! l’heure légère où l’on aime se distraire pour un temps de soucis de tous ordres, professionnels ou domestiques.
J’ai vu la photo que tu as publiée, hier, me dit-il, et me souviens très bien de cet homme qui, tous les dimanches matin, photographiait sur le Pont de la Liberté les passants allant ou revenant des Halles,
De fil en aiguille, si je puis dire, nous en sommes venus à discuter des changements de style vestimentaire et de l’évolution des morphologies chez les adultes depuis les années 50. Pour constater que ces derniers étaient aujourd’hui plus épais et plus lourds, qu’ils ne « s’habillaient » pas, que leurs enfants, plus éveillés, ne portaient plus de barboteuses ni de sandalettes : jeans et baskets les ayant remplacées avec, pour certains, les maillots de Ronaldo ou Messi sur les épaules. Autant de signes d’une société du laisser-aller, plus « riche » et qui pratique le culte des stars de la chanson, du cinéma et du sport, lui disais-je. Je lui faisais aussi remarquer que le nombre de femmes obèses, serrées dans de courts vêtements d’où jaillissent d’abondantes et ballottantes chairs était considérable ; et que j’en croisais hélas tous les jours pour mon plus grand déplaisir, disons esthétique.
C’est d’ailleurs à ce moment précis de notre conversation que j’ai aperçu l’une d’entre elles. Énorme et molle, juchée sur une minuscule trottinette, elle s’engageait laborieusement sur la passerelle qui enjambe la Robine et relie les côtés Barques et Bourg de la ville. Une petite lumière rouge clignotait sur l’arrière du petit véhicule, signalant je ne sais quels dangers.
Rouge comme le risque que j’encourrais, me dit alors Patrick, si j’osais rapporter ce que nous venions de voir et commenter ensemble. Autre signe des temps !
Conseil que je décidais sur le champ de ne pas suivre.
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