Dans la gauche radicale d’aujourd’hui, la honte d’être blanc a supplanté la mauvaise conscience bourgeoise…
On me reproche en ce temps agité un manque de générosité pour ne pas m’exprimer et me répandre en de pompeuses manifestations de soutien aux actions et procès médiatiques quotidiens des activistes de « l’identité offensée » prétendument victimes d’un racisme institutionnel et/ou systémique quand j’aimerais dire à quel point tout ce spectaculaire cirque me fatigue – me fatigue, mais pas au point cependant de devoir plier les genoux.
Je sais, Alain Finkielkraut est un vieux réac. Il est même proche de l’extrême-droite pour certains. Mais il dit des choses justes sur l’évolution de l’antiracisme actuel. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit, mais il a au moins le mérite de réfléchir – et mieux que nombre de nos contemporains. Extrait d’un entretien donné au Figaro le 11 Juin 2020 :
« La mauvaise conscience bourgeoise a conduit un grand nombre d’intellectuels à se ranger dans le camp de la classe ouvrière. Ils expiaient ainsi leurs privilèges et trouvaient une rédemption dans le combat pour l’égalité. Dans la gauche radicale d’aujourd’hui, la honte d’être blanc a supplanté la mauvaise conscience bourgeoise mais ce privilège-là colle à la peau. La honte est donc inexpiable. Pour elle, il n’y a pas de rédemption. Et ceux qu’elle affecte mettent un point d’honneur à rester confinés à la date où leur université célèbre la disparition des Blancs de l’espace public en organisant pour eux, ou plutôt contre eux, une « journée d’absence ». Le soupçon de condescendance entachant toutes leurs paroles et toutes leurs actions, ils n’ont d’autres issues que de se taire, de s’effacer, ou de réciter indéfiniment le catéchisme qui les condamne. Cet autoracisme est la pathologie la plus consternante et la plus grotesque de notre époque. »
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Didier
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En citant Finkielkraut tu te mets une cible dans le dos
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Michel Santo
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Je sais, je sais ! J’assume Didier…
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