De Hollande, de Valls ou d’Aubry, le plus delorien n’est assurément pas la fille de Jacques Delors…

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Martine Aubry , n’est pas une contradiction près. Elle fustige les « vieilles recettes libérales » – celles utilisées par Hollande-Valls-Macron, bien entendu – alors que jusqu’ici ce sont celles de la vieille gauche qui sont sur la table: matraquage fiscal des classes moyennes et des entreprises, augmentation de la dépense publique et des déficits publics. Le CICE et le pacte de responsabilité, présentés comme le tournant « libéral » de ce gouvernement ne devant restituer aux entreprises que la moitié, au mieux, des sommes fiscalement prélevées avant leur signature.

On connait le résultat: pas de croissance, déficits publics en hausse continue, chômage etc… Son programme? réorienter et rajouter encore plus de « vieille gauche » dans la politique suivie par l’exécutif en récupérant la moitié des 41 milliards d’euros que doit distribuer le pacte de responsabilité aux entreprises. Et avec ces 20 milliards d’euros,  financer un « plan de soutien à la croissance » dirigé vers les ménages et les collectivités locales.

D’abord commençons, lorsqu’on parle de 41 milliards d’euros, comme il s’agit de sommes prévues sur le quinquennat, par diviser par trois pour obtenir un montant annuel. Reste un peu moins de 7 milliards  pour les collectivités, pareil pour les ménages. Question? Est-il vraiment utile de redonner aux collectivités locales une telle manne financière alors que le poids des dépenses publiques dans le PIB a déjà atteint un record absolu cette année, à 57 %.? Et que le principe de la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités est justement d’obliger ces dernières à réduire leur train de vie, qui baisse peu malgré la crise?

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Quant au soutien à la consommation éparpillé entre immobilier, énergie… qui peut sérieusement prétendre qu’avec un peu moins de 7 milliards, il peut avoir un effet dopant sur la croissance? Non, vraiment, sous le verbiage « gauchisant » de Martine Aubry, rien de solide au plan économique sinon la tentation suicidaire de laisser filer nos déficits vers les 6 %, sans rien toucher à un modèle économique et social dont tout le monde sent bien qu’il est à bout de souffle.

Beaucoup de buzz finalement pour une posture essentiellement politique et idéologique dans la perspective des présidentielles à venir. Avec un positionnement et un périmètre d’alliances classiquement vieille gauche. Trop tôt et trop à gauche! Ce qui place Hollande au centre du jeu socialiste. Une aubaine! de Hollande, de Valls ou de Martine Aubry, le plus Delorien des trois n’est assurément pas la fille de Jacques Delors

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Commentaires (3)

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    Ingrid

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    Mais elle n’est pas obligée de suivre les pas de son paternel.

    Ceci dit, vous avez dû lire Laurent Bouvet et d’autres, sur la même ligne, qui avancent que son objectif premier est de créer son courant ( donc son « écurie » ) pour le prochain Congrès du PS, avec la poignée de « frondeurs » dont les dents rayent le parquet.

    Bref, un objectif capital, n’est-ce pas ? et qu’espèrent tous les Français qu’ils soient « sans-dents » ou non !

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    Julio

    |

    Il est évident que Mme Aubry essaie de se tailler petit à petit une posture avec comme horizon 2017. Bon. Ça ne m’inspire pas grand chose aussi il est vrai.
    Toutefois au lieu de se focaliser, comme à chaque fois, sur les déclarations d’un tel et les permanents renvois de balle, l’on ferait mieux de mettre les mains dans le « cambouis » économique mais aussi social. Les perpétuels éléments de langage repris par politiques, commentateurs et prétendus experts tels que « vielle gauche », « gauche archaïque/dépassée »… illustrent parfaitement la gangrène intellectuelle installée en France. Il faut revenir à du fond, et balayer ces débats artificiels. A savoir: se poser la question de l’efficacité de la politique de l’offre, et de la politique de la demande.
    Les deux ne peuvent fournir de miracles. On mettra tout le monde d’accord la-dessus. Maintenant la politique de l’offre à gagné la bataille; elle est dans toutes les têtes. On ne cesse d’asséner sa supériorité à longueur de journée. On veut mettre une croix sur la redistribution des richesses. C’est oublier que les États-Unis, eldorado des néo-libéraux, n’ont réussi à faire repartir leur économie qu’en investissant. L’État y a joué un rôle prépondérant. La politique de l’offre se révèle inopérante car aujourd’hui produire plus ne rapporte pas plus à l’ensemble de la société. Il faut produire mieux, et pour tous. Voila un modèle de société qui pourrait se révéler pérenne.

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      Michel Santo

      |

      Bien entendu Julio, mais pour redistribuer des richesses, encore faut-il en produire! Ou en prélever dans le « stock » ( par la fiscalité, notamment…) et appauvrir globalement les français… Les États Unis ont investi certes, mais pas par de la dépense publique, mais de au contraire par la dépense privée. Et si leur économie repart c’est aussi parce qu’ils sont devenus grâce aux gaz de schistes exportateur net de pétrole, ce qui permet à leurs entreprises d’avoir un énergie très bon marché et d’être ultra compétitives, et ce indépendamment de leur contrôle de la valeur dollar… On est très loin de ce schéma …

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